Pope Francis meets Pro-Life Movement supporters - 6 November 2015

PHOTO.VA - OSSERVATORE ROMANO

"Aider la vie humaine blessée"

Messages aux Centres pour la vie (traduction complète)

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« Aider la vie humaine blessée signifie aller à la rencontre des personnes dans le besoin », explique le pape François.

Le pape a reçu en audience au Vatican, le 6 novembre, les participants du Congrès national italien des « Centres d’aide à la vie ».

« Pour les disciples du Christ, a dit le pape, aider la vie humaine blessée signifie aller à la rencontre des personnes dans le besoin, se mettre à leur côté, prendre en charge leur fragilité et leur douleur afin qu’ils puissent se rétablir. »

Votre service « est non seulement un service social, mais il est juste et noble », a insisté le pape.

Nous avions donné les grandes lignes de ce discours dans un article du 6 novembre. Voici maintenant notre traduction complète de ce discours que des lecteurs nous ont demandé.

A.B.

Discours du pape François au Mouvement pour la vie

Chers frères et sœurs du Mouvement pour la vie !

Vous voici à Rome, venus de tous les coins d’Italie pour participer à votre congrès national et réaffirmer encore une fois votre engagement à défendre et promouvoir la vie humaine. Je vous salue tous cordialement à commencer par votre président que je remercie pour les paroles qu’il a prononcées en ouvrant la rencontre. Je vous encourage à poursuivre votre important travail qui consiste à défendre la vie, dès sa conception jusqu’à la mort naturelle, en tenant compte des conditions de souffrance que tant de frères et sœurs doivent affronter et parfois subir.

Dans les dynamiques de l’existence tout est lié, il faut donc nourrir une sensibilité personnelle et sociale ouverte à l’accueil d’une nouvelle vie ou aux situations de pauvreté et d’abus subis par les plus faibles et les plus vulnérables. Si d’un côté « un chemin éducatif pour accueillir les personnes faibles de notre entourage […] ne semble pas praticable si l’on ne protège pas l’embryon humain (cf. Lett. enc. Laudato si’, 120), de l’autre, la vie humaine est un don qui doit être protégé de diverses formes de dégradation » (ibid., 5). Nous devons, en effet, constater avec tristesse qu’il y a beaucoup de personnes éprouvées par de mauvaises conditions de vie, qui demandent notre attention et notre engagement solidaire.

Votre travail est un service noble et juste que vous rendez à la société, mais pas seulement, car pour un disciple de Jésus, aider la vie humaine blessée signifie aller à la rencontre des personnes qui sont dans le besoin, c’est être à leurs côtés, c’est prendre en charge leurs fragilités et leurs souffrances, pour les soulager. Que de familles vulnérables à cause de la pauvreté, de la maladie, du manque de travail et de maison ! Que de personnes âgées pâtissent du poids de la souffrance et de la solitude ! Que de jeunes égarés, menacés par les dépendances et autres formes d’esclavages, qui attendent de retrouver confiance dans la vie ! Ces personnes, blessées dans leur corps et dans leur esprit, sont les icônes de cet homme de l’Evangile, tombé sur des bandits alors qu’il se trouvait sur la route de Jérusalem à Jéricho. Ceux-ci le dépouillèrent, le rouèrent de coups et s’en allèrent. Après les faits, l’homme expérimenta l’indifférence de certaines personnes mais juste après, la solidarité du Bon Samaritain (cf. Lc 10,30-37).

Sur cette route, qui traverse le désert de la vie, même à notre époque il y a beaucoup de blessés, à cause de bandits qui les dépouillent non seulement de leurs biens, mais aussi de leur dignité. Et face à la douleur et aux besoins de ces personnes sans défense qui sont nos frères, certains détournent le regard ou s’en vont, alors que d’autres s’arrêtent et répondent avec dévouement et générosité à leur cri de détresse. Vous, membres du Mouvement pour la vie, en 40 ans d’activités vous avez cherché à imiter le Bon Samaritain. Face aux différentes formes de danger qui menacent la vie humaine, vous avez pris à cœur les fragilités de votre prochain, vous n’avez pas ménagé votre peine pour que tous ceux qui vivent dans la précarité ne deviennent pas des exclus, des rebuts de la société. Grâce au travail minutieux des « Centres d’aide à la vie », répandus dans toute l’Italie, vous avez été source d’espoir et de renaissance pour beaucoup de personnes.

Je vous remercie pour tout le bien que vous avez fait et que vous faites avec tant d’amour, et je vous encourage à continuer avec confiance dans cette voie. Soyez toujours de Bons Samaritains ! Ne vous lassez pas de prendre la défense des êtres sans défense, qui ont le droit de naître à la vie, et de quiconque est en demande d’une existence plus saine et digne. On a besoin par exemple qu’un travail constant soit fait en faveur de la famille, à divers niveaux, pour la protéger et la promouvoir. La famille est la première ressource de la société, pour ce qui est du don des enfants et l’affirmation de la dignité des femmes. A ce propos, je tiens à souligner que dans vos activités vous avez toujours accueilli tout le monde, indépendamment de la religion et de la nationalité des personnes. Le nombre élevé de femmes, surtout d’immigrées, qui s’adressent à vos centres montre bien que la femme, quand elle reçoit une aide concrète, est capable malgré ses problèmes et ses conditionnements de faire triompher en elle le sens de l’amour, celui de la vie et de la maternité.

Chers frères et sœurs, je suis sûr que votre activité, mais avant tout votre spiritualité, saura tirer un bénéfice spécial de l’Année de la miséricorde. Que cette Année sainte soit pour vous un puissant stimulant qui vous ressource intérieurement, pour devenir « miséricordieux comme est miséricordieux notre Père » (cf. Lc 6,36). Je confie chacun de vous et tout ce que vous projetez de bien, à Marie, Mère des vivants. Que ma bénédiction vous accompagne et, s’il vous plaît, priez pour moi.

© Traduction de Zenit, Océane Le Gall

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