« Aujourd'hui, Jésus pleure parce que nous avons préféré le chemin des guerres, la voie de la haine, la voie de l'inimitié », déclare le pape François.
Le pape a présidé la messe de 7h en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe du Vatican ce jeudi 19 novembre.
« Il y a la guerre partout dans le monde, aujourd'hui, il y a de la haine », a constaté le pape dans son homélie : « C’est une guerre mondiale, par morceaux : ici, là-bas, là-bas aussi, partout… Il n’y a pas de justification. Et Dieu pleure. Jésus pleure.»
Le pape a commenté le passage de l’Évangile de saint Luc où le Christ pleure sur Jérusalem : « En voyant la ville, Il pleura sur elle, en disant : ‘Ah ! si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui donne la paix !’ Jésus a pleuré et Il pleure aujourd’hui, a dit le pape, car le monde n'a pas compris le chemin de la paix. »
En évoquant le centenaire de la Première Guerre mondiale et sa visite dans le Nord de l’Italie à cette occasion en 2014 – au cimetière militaire de Redipuglia, l’un des plus grands du monde - et les commémorations de l'anniversaire de bombardements de Hiroshima et de Nagasaki, il a rappelé une expression forte du pape Benoît XV : « des massacres inutiles ». Les massacres qui ont coûté la vie à « des millions et des millions d'hommes », a ajouté le pape.
« Aujourd’hui, a poursuivi le pape, le monde continue à sacrifier les milliers de vies humaines en essayant de se consoler et de se justifier. ‘Eh oui, il y avait un bombardement, mais, Dieu merci, ils ont tué seulement vingt enfants … Pas beaucoup de gens sont morts’ » : « même notre façon de penser devient folle ».
Le pape a dénoncé l’hypocrisie de fêter Noël en faisant la guerre : « Nous sommes proches de Noël, il y aura des lumières, il y aura des parties, des arbres lumineux, même des crèches… Tout est truqué, le monde continue à faire la guerre. »
« Quelles sont les conséquences de la guerre ? » s’est interrogé le pape avant de répondre : il reste « des ruines, des milliers d'enfants sans éducation, tant de victimes innocentes » et « beaucoup d'argent dans les poches des trafiquants d'armes ».
« La guerre est un bon choix pour la richesse, a dénoncé le pape : ‘Faisons les armes afin que l'économie s’équilibre un peu et allons de l’avant avec notre intérêt’ ! »
Ils peuvent « justifier » la guerre en évoquant « de nombreuses raisons », mais ceux « qui opèrent la guerre, qui font la guerre, sont maudits, ce sont des délinquants », a fustigé le pape.
Mais « alors que les marchands d'armes font leur travail, a-t-il continué, il y a les pauvres artisans de paix » qui aident « seulement » « une personne, une autre, une autre » et qui donnent « leur vie ». Le pape a évoqué la figure de la mère Teresa de Calcutta comme « un symbole, une icône de notre temps ».
Comme à son habitude, le pape a conclut en suggérant « la grâce à demander » : « la grâce de pleurer pour ce monde qui ne reconnaît pas le chemin de la paix, qui vit en faisant la guerre, avec le cynisme de dire de ne pas le faire ».
« Exigeons la conversion du cœur », a-t-il appelé, à « la porte de ce Jubilé de la Miséricorde, que notre Jubilé, notre joie soit la grâce, que le monde retrouve la capacité de pleurer pour ses crimes ».