Grande synagogue de Rome, WIKIMEDIA COMMONS - Livioandronico2013

WIKIMEDIA COMMONS - Livioandronico2013

Le pape François à la grande synagogue de Rome

Print Friendly, PDF & Email

Après saint Jean-Paul II et le pape émérite Benoît XVI

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

Comme Benoît XVI en 2010, le pape François choisit la Journée du judaïsme célébrée par les catholiques en Italie, chaque année, le 17 janvier, pour rendre visite à la communauté juive de Rome.

Le pape a en effet accepté l’invitation du grand rabbin Riccardo Di Segni, annonce le Vatican. Une visite d’autant plus significative au moment où l’Église célèbre les 50 ans du décret conciliaire Nostra ӕtate qui a été l’occasion d’une audience interreligieuse le 28 octobre dernier.

« À l’invitation du Grand Rabbin de Rome, le Saint-Père se rendra à la Grande Synagogue dimanche 17 janvier 2016 après-midi. Elle fera donc suite à celles effectuées par Jean-Paul II et Benoît XVI. Outre les représentants du judaïsme, le Pape rencontrera la communauté juive de Rome. Le programme détaillé sera fourni ultérieurement », dit un communiqué de ce 17 novembre.

Le 17 janvier est en effet en Italie une journée dédiée par l’Église catholique à l’approfondissement et au développement du dialogue entre catholiques et juifs. Elle se situe volontairement au seuil de la grande Semaine de prière pour l’unité des chrétiens (18-25 janvier).

Nos frères préférés

Le pape Jean-Paul II avait accepté l’invitation du grand rabbin Elio Toaff (1915-2015) et il s’était rendu à la grande synagogue des rives du Tibre, le 13 avril 1986. On se souvient de ses paroles : « L’Église du Christ découvre son « lien » avec le judaïsme « en scrutant son propre mystère » (cf. Nostra aetate, 4). La religion juive ne nous est pas « extrinsèque » mais, d’une certaine manière, elle est « intrinsèque » à notre religion. Nous avons donc envers elle des rapports que nous n’avons avec aucune autre religion. Vous êtes nos frères préférés et, d’une certaine manière, on pourrait dire nos frères aînés. »

Son discours de 1986 à la grande synagogue se trouve ici.

Nos pères dans la foi

Il semble que le pape émérite ait fait faire un saut à la réflexion sur les rapports entre juifs et catholiques dans son livre-entretien avec Peter Seewald Lumière du monde (Bayard, 2011), en employant cette expression : « nos pères dans la foi ».

Benoît XVI évoque sa formation théologique et le lien inextricable entre Premier et Nouveau Testament. Il ajoute : « Nous avons été touchés en tant qu’Allemands par ce qui est arrivé sous le IIIe Reich, et nous nous en sommes d’abord tenus à regarder le peuple d’Israël avec humilité et honte, et avec amour », avec un impact non indifférent sur sa pensée théologique.

À propos des « frères aînés », il a fait observer : « Les juifs n’aiment pas trop entendre les mots « le frère aîné », que Jean XXIII employait déjà. Dans la tradition juive, le « frère aîné », Ésaü, est aussi le frère réprouvé. On peut quand même employer ces mots parce qu’ils disent quelque chose d’important. Mais il est exact que les Juifs sont aussi nos « pères dans la foi ». Et ces mots rendent peut-être encore plus visible la manière dont nous sommes liés. »

Son discours de 2010 à la grande synagogue se trouve ici.

Share this Entry

Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel