Le pape François espère que la Conférence de Paris sur le climat, COP21, « pourra contribuer à des choix concrets, partagés et visant, pour le bien commun, le long terme ».
C’est ce qu’il a confié dans un entretien accordé à l’hebdomadaire français Paris Match paru ce jeudi 15 octobre.
« Notre maison commune est polluée, elle ne cesse de se détériorer, a constaté le pape. On a besoin de l’engagement de tous. Nous devons protéger l’homme de sa propre destruction. »
« Le chrétien est enclin au réalisme, non au catastrophisme, a souligné le pape. Néanmoins, justement pour cela, nous ne pouvons nous cacher une évidence : le système mondial actuel est insoutenable. »
Le pape estime que la Rencontre internationale sur le climat de Paris, en décembre, pourrait proposer des voies pour retrouver « de nouvelles modalités de développement afin que tant de femmes, d’hommes et d’enfants souffrant de la faim, de l’exploitation, des guerres, du chômage, puissent vivre et grandir dignement ».
En analysant le système capitaliste, le pape a noté que le capitalisme et le profit n’étaient pas « diaboliques si on ne les transforme pas en idoles. Ils ne le sont pas s’ils restent des instruments ». En revanche, a-t-il souligné, « si l’argent et le profit à tout prix deviennent des fétiches qu’on adore, si l’avidité est à la base de notre système social et économique, alors nos sociétés courent à la ruine ».
« Les hommes et la création tout entière ne doivent pas être au service de l’argent: les conséquences de ce qui est en train d’arriver sont sous les yeux de tous ! » a averti le pape François. « L’humanité doit renoncer à idolâtrer l’argent et doit replacer au centre la personne humaine, sa dignité, le bien commun, le futur des générations qui peupleront la Terre après nous », a-t-il résumé.
Le pape a rappelé la nécessité de s’attaquer aux « causes » des conflits et des guerres, notamment au Moyen-Orient, sans « oublier » « l’hypocrisie de ces puissants de la terre qui parlent de paix, mais qui, en sous-main, vendent des armes ».
Le pape a expliqué son attachement à sainte Thérèse de Lisieux et il a commenté la prochaine canonisation de ses parents: « Louis et Zélie Martin, les parents de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, sont un couple d’évangélisateurs qui, leur vie durant, ont témoigné de la beauté de la foi en Jésus. Tous les deux, avec leurs cinq filles, consacraient de l’énergie, du temps et de l’argent à aider les gens dans le besoin. Ils sont certainement un modèle de sainteté et de vie de couple. »
Le pape a répondu à quelques questions plus personnelles en précisant qu’il était « toujours » « un prêtre de la rue »: « Bien sûr, j’aimerais tellement aller manger une bonne pizza avec des amis », a-t-il avoué, ce qui est « presque impossible » aujourd’hui. Mais « ce qui ne me manque jamais, c’est le contact avec les gens », a conclu le pape.