Le pape François salue l’amour de la Vierge Marie du bienheureux Honorat Kozminski comme l’exprime son « Totus tuus » et sa pratique du Rosaire vivant. Il a aussi été un modèle de prêtre dévoué au sacrement de la réconciliation et l’inventeur de formes originales de vie consacrée en clandestinité.
Le pape a en effet évoqué le bienheureux Honorat de Biala Kozminski en saluant les Polonais, ce mercredi 14 octobre, place Saint-Pierre.
« Je salue cordialement les Polonais. Hier nous avons célébré la mémoire du bienheureux Honorat Kozminski ; il avait une grande dévotion envers la Vierge Marie et a écrit avec son propre sang son acte d’offrande à Marie : Totus Tuus », a dit le pape.
Il a rappelé que le bienheureux « a fondé plusieurs congrégations, surtout de vie cachée ».
« Ses reliques seront déposées samedi prochain dans le panthéon des grands hommes polonais, à l’intérieur du Temple de la divine Providence à Varsovie », a indiqué le pape.
Il a souligné l’actualité de la vie du bienheureux capucin polonais : « En cette année de la vie consacrée et dans l’octave de la neuvaine de préparation au centenaire de sa mort, demandons par son intercession l’esprit de fidélité pour tous les consacrés et le don de saintes vocations. Loué soit Jésus-Christ ! »
Le bienheureux capucin polonais Honorat de Biala (au siècle : Florentin Kozminski), est né le 16 octobre 1829 en Pologne, à Biala Podlaska, et il est décédé le 16 décembre 1916 à Nowe Piasto. Il a été béatifié par Jean-Paul II en 1988 : le saint pape avait en commun avec lui son « Totus Tuus » et sa pratique du Rosaire vivant.
En 1846, pendant ses études d’architecture à Varsovie, alors sous domination des tsars de Russie, il est arrêté sous la fausse accusation de faire partie d’une organisation secrète patriotique. Et c’est en prison que mûrit sa vocation religieuse.
Il entre au noviciat des capucins de Lubartow en 1848 et il est ordonné prêtre le 27 décembre 1852.
ll fonde de nombreux cercles du Rosaire vivant et sa piété mariale est inspirée par le « Totus tuus » de saint Louis-Marie Grignion de Montfort qu’il écrira de son sang.
Une nouvelle insurrection polonaise éclate (1863-1864) suivie de la terreur policière du pouvoir tsariste qui supprime les couvents catholiques.
Les capucins sont chassés de Varsovie et ils s’établissent à Zakroczin, mais restent très surveillés. Tout ministère leur est interdit à l’extérieur, alors le P. Honorat pratique un ministère au couvent : prédication, direction spirituelle, discernement des vocations, confession.
Beaucoup de jeunes lui demandent de se consacrer à Dieu, mais il est interdit aux religieux catholiques de recevoir des novices. Il invente alors une nouvelle forme de vie consacrée adaptée à la clandestinité. Il disait : « La vie religieuse pour les femmes et les hommes est une institution divine, donc elle ne peut être supprimée, car sans elle, l’Évangile ne serait pas réalisé, elle peut donc et doit donc seulement changer de forme. »
Il s’inspire du Tiers-ordre franciscain, et il préconise aux jeunes de faire des vœux et de vivre en religieux, tout en restant chez eux, avec un apostolat clandestin et sans habit distinctif. La réponse est fulgurante : il crée vingt-six associations.
En 1887, il fonde à Varsovie, avec Marie-Françoise Witkowska, les Sœurs du Saint Nom de Jésus. Sous son impulsion, plusieurs de ses enfants spirituels fondent des instituts contemplatifs ou engagés au service des pauvres et des malades.
En 1899, le père Honorat est nommé commissaire général de l’ordre des capucins pour toute la Pologne.
En 1905, quand la pression russe se relâche un peu, les évêques acceptent de superviser les associations qu’il a fondées et ils changent leur forme. Le fondateur tente de défendre l’esprit de ses œuvres, mais il est mis à l’écart. Il se soumet, comme il l’explique à un ami : « Le Vicaire du Christ lui-même nous a révélé la volonté de Dieu et j’exécute cet ordre avec la foi la plus grande… Rappelez-vous, vénérables frères et sœurs, que se présente à vous l’occasion de démontrer l’obéissance héroïque à la sainte Église. »
Jusqu’à sa mort, il poursuit son important ministère dans le sacrement de la réconciliation : un autre point qui fait de lui un modèle pour le jubilé.
Il a une abondante activité littéraire et il enseigne la théologie ascétique.
Aujourd’hui, dix-sept associations inspirées par lui œuvrent dans dix-neuf pays sur quatre continents.
Avec une traduction de Constance Roques