« L’amour de Jésus », le « regard de Jésus » est « le seul qui puisse satisfaire notre soif de bonheur », explique le pape aux jeunes qu’il invite à « sentir » ce regard se poser sur chacun d’eux.
Le pape François a présidé la prière de l’angélus de midi, dimanche 11 octobre, depuis la fenêtre du bureau du Palais apostolique du Vatican qui donne place Saint-Pierre, en présence de dizaines de milliers de visiteurs.
« Ce n’est qu’en accueillant avec une humble gratitude l’amour du Seigneur que nous nous libérons de la séduction des idoles et de l’aveuglement de nos illusions (…). Le Seigneur nous demande de nous détacher de ces fausses richesses pour entrer dans la vraie vie, une vie pleine, authentique, lumineuse », a expliqué le pape.
Il a interpellé les jeunes présents place Saint-Pierre en leur proposant de faire l’expérience du regard du Christ : « Je vous demande, à vous, les jeunes, les garçons et les filles qui êtes en ce moment sur la place : avez-vous senti le regard de Jésus sur vous ? Que voulez-vous lui répondre ? Préférez-vous quitter cette place avec la joie que nous donne Jésus ou avec, dans le cœur, la tristesse que nous offre la mondanité ? »
Il a invoqué la prière de la Vierge Marie, invitant à « ouvrir notre cœur à l’amour de Jésus, au regard de Jésus, le seul qui puisse satisfaire notre soif de bonheur ».
Voici notre traduction intégrale des paroles du pape avant la prière de l’angélus.
Paroles du pape avant l’angélus
Chers frères et sœurs, bonjour !
L’Évangile d’aujourd’hui, tiré du chapitre 10 de Marc, s’articule autour de trois scènes, rythmées par trois regards de Jésus.
La première scène évoque la rencontre entre le Maître et quelqu’un qui, d’après le passage parallèle dans Matthieu, est présenté comme un « jeune homme ». La rencontre de Jésus avec un jeune. Celui-ci accourt vers Jésus, s’agenouille et l’appelle « Bon Maître ». Puis il lui demande : « Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? », c’est-à-dire le bonheur (v.17). « La vie éternelle » n’est pas seulement la vie de l’au-delà, mais c’est une vie pleine, accomplie, sans limites. Que devons-nous faire pour y parvenir ? La réponse de Jésus résume les commandements qui se réfèrent à l’amour du prochain. À ce sujet, ce jeune homme n’a rien à se reprocher ; mais évidemment, l’observance des préceptes ne lui suffit pas, ne satisfait pas son désir de plénitude. Et Jésus devine ce désir que le jeune porte dans son cœur ; c’est pourquoi sa réponse se traduit par un regard intense plein de tendresse et d’affection. L’Évangile dit ceci : « Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima » (v. 21). Il s’est rendu compte que c’était un bon garçon… Mais Jésus comprend aussi quel est le point faible de son interlocuteur et il lui fait une proposition concrète : donner tous ses biens aux pauvres et le suivre. Mais ce jeune homme a le cœur partagé entre deux patrons : Dieu et l’argent, et il s’en va tout triste. Cela montre que la foi et l’attachement aux richesses ne peuvent pas coexister. C’est ainsi que, finalement, l’élan initial du jeune homme se perd dans la vie sans bonheur d’une sequela qui échoue.
Dans la seconde scène, l’évangéliste se centre sur les yeux de Jésus et, cette fois-ci, il s’agit d’un regard pensif, d’avertissement : « Alors Jésus regarda autour de lui et dit à ses disciples : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu ! » » (v. 23). Devant l’étonnement des disciples qui se demandent : « Mais alors, qui peut être sauvé ? » (v. 26), Jésus répond par un regard d’encouragement – c’est le troisième regard – et il dit : oui, « pour les hommes » le salut « est impossible, mais pas pour Dieu » (v. 27) ; si nous nous confions au Seigneur, nous pouvons surmonter tous les obstacles qui nous empêchent de le suivre sur le chemin de la foi. Se confier au Seigneur. C’est lui, qui nous donnera la foi, qui nous donne le salut, qui nous accompagne sur ce chemin.
Et nous voici arrivés à la troisième scène, celle de la déclaration solennelle de Jésus : « En vérité, je vous le dis : celui qui lâche tout pour me suivre aura la vie éternelle dans l’avenir et le centuple dès maintenant » (cf. v. 29-30). Ce « centuple » est fait des choses que l’on possédait avant et que l’on a laissées, mais qui seront multipliées à l’infini. On se prive de ses biens et on reçoit en échange la jouissance du véritable bien ; on se libère de l’esclavage des choses et on gagne la liberté du service par amour ; on renonce à posséder et on en retire la joie du don. Ce que Jésus disait : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Actes 20,35).
Le jeune homme ne s’est pas laissé conquérir par le regard d’amour de Jésus et c’est pour cela qu’il n’a pas pu changer. Ce n’est qu’en accueillant avec une humble gratitude l’amour du Seigneur que nous nous libérons de la séduction des idoles et de l’aveuglement de nos illusions. L’argent, le plaisir, le succès éblouissent, mais ensuite ils déçoivent ; ils promettent la vie, mais ils procurent la mort. Le Seigneur nous demande de nous détacher de ces fausses richesses pour entrer dans la vraie vie, une vie pleine, authentique, lumineuse. Et je vous demande, à vous, les jeunes, les garçons et les filles qui êtes en ce moment sur la place : avez-vous senti le regard de Jésus sur vous ? Que voulez-vous lui répondre ? Préférez-vous quitter cette place avec la joie que nous donne Jésus ou avec, dans le cœur, la tristesse que nous offre la mondanité ?
Que la Vierge Marie nous aide à ouvrir notre cœur à l’amour de Jésus, au regard de Jésus, le seul qui puisse satisfaire notre soif de bonheur.
© Traduction de Zenit, Constance Roques