« Si l’amour ne dépasse pas la justice, l’Evangile se vide », déclare le patriarche irakien.
Le patriarche de Babylone des Chaldéens, Louis Raphaël Ier Sako, chef du synode de l’Eglise chaldéenne, a prononcé, en italien, ce vendredi 9 octobre, l’homélie de l’office de tierce qui ouvre les assemblées générales du matin, au synode, à 9h.
« Comment réconcilier amour et justice ? Si l’amour ne dépasse pas la justice, l’Evangile se vide », déclare le patriarche.
Il invite à l’écoute de l’expérience tragique de qui choisit la fidélité au Christ, au prix de devoir tout quitter : « Il faut entendre l’expérience des chrétiens irakiens qui, en une nuit ont tout quitté pour rester fidèles à leur foi. »
Le patriarche commentait un passage de l’épître de saint Paul aux Romains (Rm 1, 16-17).
Voici notre traduction intégrale de l’homélie du patriarche irakien.
A.B.
Homélie du patriarche Sako
« En effet, je n’ai pas honte de l’Évangile, car il est puissance de Dieu pour le salut de quiconque est devenu croyant, le Juif d’abord, et le païen. Dans cet Évangile se révèle la justice donnée par Dieu, celle qui vient de la foi et conduit à la foi, comme il est écrit : Celui qui est juste par la foi, vivra ». » Ce texte est une vraie synthèse de l’Evangile et du chemin d’un pasteur.
Paul cultive depuis longtemps le désir de rendre visite à la communauté chrétienne de Rome, d’être présent au milieu d’eux pour leur donner l’Evangile.
C’est une mission qui engage toute sa vie, tout son cœur, toute sa pensée, et qui ne peut pas être une carrière.
Vivre la foi en communion apporte du réconfort « moyennant la foi que nous avons en commun ». Paul est un apôtre qui se sent envoyé par Dieu. Pour lui, l’Evangile est un acte de culte, et donc prier, être en communion avec Dieu, aimer, obéir, et vivre et témoignage de la joie de l’annonce de l’Evangile au quotidien. C’est pourquoi il n’a pas honte de l’Evangile.
Par conséquent il ne subordonne pas son annonce à des opportunités humaines ou à un respect hypocrite, mais il considère l’Evangile comme un don d’une portée incalculable, qui révèle la justice et la grâce de Dieu.
La foi est la condition fondamentale pour être justifiés et faits enfants de Dieu, parce que c’est la foi qui donne un sens à la vie : « Celui qui est juste par la foi, vivra ».
La foi n’est pas un fait statique, ou une spéculation, mais c’est une vision intérieure, un rapport mystique profond, vécu dans les détails d’une vie quotidienne difficile.
La foi, comme l’amour, est un engagement, et elle doit grandir jour après jour, sur le long chemin de la vie : de la foi à la foi.
Comment réconcilier amour et justice ? Si l’amour ne dépasse pas la justice, l’Evangile se vide. Il faut entendre l’expérience des chrétiens irakiens qui, en une nuit ont tout quitté pour rester fidèles à leur foi.
© Traduction de Zenit, Anita Bourdin