La violence contre une femme est « inacceptable », et même s’il ne s’agissait que « d’une seule femme », il faudrait l’éradiquer, déclare Mgr Palmer-Buckel.
Mgr Charles Gabriel Palmer-Buckle, archevêque d’Accra, au Ghana, a en effet participé au point presse quotidien du synode à la mi-journée au Vatican, ce 8 octobre.
Lutter contre la violence en famille
A une question de Zenit évoquant l’intervention de Mgr Paul André Durocher (et une citation de saint Jean-Paul II dans Familiaris Consortio) sur les violences en famille, et posant la question de la proportion de femmes concernées par cette question (Instrument de travail § 29), l’archevêque répond que « même si une seule femme souffrait de violence », ce serait « un geste inacceptable ».
La violence « en famille et contre la femme » ne peut pas être acceptée, on ne peut pas « continuer » avec cela, c’est « une injustice » à combattre.
Il prône « l’accompagnement » des couples en difficulté, il y voit même une « obligation » pastorale.
Mardi 6 octobre, Mgr Durocher a fait sien, au synode, l’appel de saint Jean-Paul II dans Familiaris Consortio (§ 24): « Je demande à tous de s’engager dans une action pastorale spécifique plus vigoureuse et plus incisive afin que les offenses à la dignité de la femme soient définitivement éliminées. »
« Malheureusement, plus de trente ans plus tard, commentait Mgr Durocher, les femmes continuent de subir discrimination et violence de la main des hommes, y compris de leurs époux. »
Miséricorde et conversion personnelle
Mgr Palmer-Buckle prône aussi une mise en oeuvre concrète de l’enseignement de saint Jean-Paul II dans Dives in misericordia, publié « il y a des décennies », mais dont on n’a pas encore « bien saisi le sens » : c’est une « caractéristique de Dieu » qui avait été « plus ou moins oubliée ».
C’est, dit-il, ce que propose le pape François pour le Jubilé : être « miséricordieux », « ouvert aux différences » car « Dieu est le Père de tous et chacun est bienvenu » mais il avertit en quelque sorte que rien n’est automatique ni imposé à la liberté humaine : cela implique une « conversion personnelle ».
Pas de pression sur la souveraineté
Par ailleurs, Mgr Palmer-Buckle déplore les pressions exercées par d’autre pays qui veulent monnayer leur aide économique contre des changements sociétaux comme le mariage entre personnes de même sexe.
Il a souligné la différence entre « le mariage comme sacrement et un autre type d’union entre personnes »: « Pour nous, chrétiens, spécialement, catholiques, orthodoxes, il y a ce sacrement entre homme et femme. »
D’une part, il rappelle les paroles du pape François dans l’avion de Rio en 2013 : « Qui suis-je pour condamner ? »
Mais il dénonce d’autre part les pressions qui lèsent la souveraineté des pays.
Il dit oui, « avec le Saint-Père » pour « accueillir » et « ouvrir les portes de l’Eglise », oui aux « droits humains » et au respect de la « dignité » de chaque personne, la dignité de « toutes les filles et tous les fils de Dieu ».
En même temps, toujours à propos des droits humains, il regrette la remise en cause de la souveraineté de certains pays africains: « si vous ne faites pas ceci, nous nous ne ferons pas cela ». « On aurait aimé qu’on respecte notre souveraineté », insiste l’archevêque.
Et « l’on fait ce qu’on peut… Cela prend du temps quand vous vous êtes avec des choses difficiles à comprendre culturellement d’un jour à l’autre. (…) Donnez aux pays du temps pour gérer ces choses. (…) Soyez patients avec l’Afrique. »
La liberté donnée par le pape
Il relève que la première partie de l’Instrument de travail » a suscité des protestations: « Oui on a réclamé sur la première partie qui semble avoir été rédigé par quelqu’un à qui manquait un peu la perspective africaine on en a déjà parlé dans les carrefours. »
Il souligne en outre que l’Instrument de travail affirme la liberté de chacun de pouvoir « parler de son cœur, de ses expériences ».
Enfin, il souligne la grande liberté suscitée par le pape François lui-même.