Mgr Paul Richard Gallagher

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ONU : traiter les causes qui forcent les migrants à fuir, par Mgr Gallagher

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Le Saint-Siège suggère quatre domaines de réflexion

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Le Saint-Siège « exige de toute urgence un engagement à traiter les causes qui forcent les peuples à fuir », a déclaré Mgr Paul Gallagher.

Le secrétaire du Vatican pour les relations avec les États est intervenu au débat général de l’assemblée de l’ONU avec un discours sur « Les Nations unies à 70 ans : le chemin pour la paix, la sécurité et les droits de l’homme », le 2 octobre 2015 à New York.

Mgr Paul Gallagher a invité à discerner et à traiter les causes globales « d’un exode des peuples qui est le plus grand vu depuis celui causé par la Seconde Guerre mondiale ». « Des populations entières sont déplacées, car elles fuient la guerre, la persécution, l’exploitation et la pauvreté », a-t-il ajouté.

En signalant « un retour à la pratique de la construction de murs et de barrières entre les peuples » qui est « un triste exemple de l’inhumanité », Mgr Gallagher a lancé « un appel urgent aux États pour surmonter toute forme d’auto-intérêts nationalistes et, surtout, de reconnaître l’unité de notre famille humaine, d’avoir foi en la personne humaine ».

Il a rappelé que « l’histoire lointaine et récente » enseignait que « les migrants, même dans les situations les plus dramatiques de déplacement, avaient toujours apporté une contribution positive à leur pays d’accueil ». Ces hommes et femmes, a-t-il ajouté, « en vertu de leur humanité, possèdent le droit universel à la vie et à la dignité ».

Le secrétaire du Vatican pour les relations avec les États a appelé les États membres de l’ONU à « mettre en œuvre l’Agenda 2030 plus rapidement » et à « prendre des décisions réelles, efficaces et généreuses en faveur de la paix et du développement humain intégral ».

À cette fin, le Saint-Siège suggère quatre domaines de réflexion, a dit Mgr Gallagher. Il s’agit de la « responsabilité de protéger », du respect du droit international, du désarmement et de la protection de l’environnement.

« Le principe d’une « responsabilité de protéger » tous les peuples des atrocités massives, des cas de génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l’humanité est reconnu et accepté par tous aujourd’hui », a constaté Mgr Gallagher. Mais il « n’est pas toujours facile de réaliser ce devoir dans la pratique », a-t-il ajouté.

« La recherche de moyens juridiques efficaces pour l’application pratique de ce principe doit être l’une des priorités centrales les plus urgentes de l’Organisation des Nations unies », a déclaré le secrétaire du Vatican pour les relations avec les États. Il a appelé les États présents à cette Assemblée générale à « discerner des critères clairs et efficaces pour appliquer ce principe ».

En ce qui concerne le respect du droit international, Mgr Gallagher a invité à « une application véritable et transparente de l’article 2 de la Charte des Nations unies ». « Le principe de non-intervention sanctionnée au paragraphe 7 de cet article, ainsi que dans les paragraphes 3 et 4, a-t-il précisé, exclut toute utilisation unilatérale de la force contre un autre membre de l’Organisation des Nations unies et exige le plein respect pour les gouvernements qui sont légalement constitués et reconnus. »

Mgr Gallagher a parlé du problème du désarmement comme d’un des défis les plus importants du monde actuel. Il a déploré « l’échec » de la conférence consacrée au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en mai dernier. « Compte tenu de cette impasse, il est d’autant plus important que la communauté internationale et les États individuels les plus impliqués manifestent clairement le signe d’une réelle volonté de poursuivre l’objectif commun d’un monde exempt d’armes nucléaires », a-t-il dit.

Il s’est attardé sur « une autre grande responsabilité » de la communauté internationale, celle de la préservation de la planète. « Le climat est un bien commun mondial, une responsabilité que chacun de nous a envers les groupes les plus vulnérables des générations présentes et futures », a dit Mgr Gallagher.

Il a parlé de la Conférence de Paris en décembre 2015 comme d’une « étape importante dans le processus de rétablissement d’un équilibre entre les émissions mondiales de gaz à effet de serre et la capacité de la terre à les absorber ». « À cette fin, il y a un besoin urgent d’adopter un accord mondial équitable, transformationnel et juridiquement contraignant », a déclaré Mgr Gallagher. 

Le secrétaire du Vatican pour les relations avec les États a conclu son discours en exprimant l’espoir que le soixante-dixième anniversaire de l’ONU, « marqué par l’adoption solennelle de l’Agenda 2030 » puisse être « le début d’une coopération harmonieuse et toujours plus complète pour le bénéfice de toute l’humanité ».

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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