« Mieux mettre en œuvre les chemins de la miséricorde », ce sera la tâche du synode, explique le cardinal Vingt-Trois.
En tant que « président délégué » – le président étant le pape François – nommé en premier, le cardinal André Vingt-Trois a introduit les travaux du synode, ce lundi matin, 5 octobre, dans la nouvelle salle du synode du Vatican.
« Sans mettre en doute la tradition sacramentelle de notre Église ni sa doctrine sur l’indissolubilité du mariage, vous nous invitez à partager nos expériences pastorales et à mieux mettre en œuvre les chemins de la miséricorde par lesquels le Seigneur invite tous ceux qui le souhaitent et qui le peuvent à entrer dans une démarche de conversion en vue du pardon » : explique le cardinal Vingt-Trois.
Il avertit sur ce qu’est un synode, libre de toute pression médiatique : « Pour chacun d’entre nous, ces trois semaines de travail intense seront une expérience d’Église importante : chercher avec conviction et humilité à faire grandir la communion. Malgré nos différences, nous ne voulons pas vivre ce temps comme une épreuve de force dont les micros et les caméras seraient les arbitres. »
Ce sera aussi un chemin de conversion collégiale : « Nous voulons le vivre comme un temps de conversion commune dans la force de la communion dont vous êtes, Très Saint-Père, le gardien et le serviteur. »
Voici le texte intégral de cette allocution prononcée en français.
A.B.
Allocution du cardinal Vingt-Trois
Très Saint-Père,
J’ai l’honneur et la joie de vous adresser les salutations respectueuses et cordiales de tous les participants à cette session ordinaire du synode des évêques. Ce sont les évêques, les auditeurs, les experts et tous les participants qui vous expriment par ma voix leur intention et leur résolution de travailler sous votre conduite pour que l’Église soit toujours plus fidèle à sa mission pastorale.
Votre décision de tenir deux sessions du synode des évêques sur la mission de la famille dans le monde contemporain a porté ses fruits. Nous en avons été les témoins. Nos Eglises particulières se sont efforcées d’apporter leur contribution au travail commun en répondant au questionnaire qui devait alimenter l’Instrumentum Laboris.
Notre synode est porté par l’Église. Le Motu Proprio Mitis Iudex Dominus Iesus par lequel vous avez réformé les procédures concernant les procès canoniques sur la validité sacramentelle des mariages donne une indication précieuse sur l’esprit dans lequel nous abordons cette phase du travail.
Sans mettre en doute la tradition sacramentelle de notre Église ni sa doctrine sur l’indissolubilité du mariage, vous nous invitez à partager nos expériences pastorales et à mieux mettre en œuvre les chemins de la miséricorde par lesquels le Seigneur invite tous ceux qui le souhaitent et qui le peuvent à entrer dans une démarche de conversion en vue du pardon.
L’Année de la miséricorde que vous avez promulguée pour toute l’Église est déjà sans aucun doute un signe d’espérance pour ceux qui sont accablés par la vie et qui aspirent à connaître une véritable libération. Déjà nos diocèses se réjouissent d’être renouvelés dans leur mission d’annoncer la Bonne Nouvelle : Jésus est venu appeler et sauver les pécheurs et il a été jusqu’à l’extrême de l’amour pour que les chemins de la grâce soient ouverts à tous ceux qui se tournent vers lui et qui s’avancent humblement vers les conditions d’une vie nouvelle.
Pour chacun d’entre nous, ces trois semaines de travail intense seront une expérience d’Église importante : chercher avec conviction et humilité à faire grandir la communion. Malgré nos différences, nous ne voulons pas vivre ce temps comme une épreuve de force dont les micros et les caméras seraient les arbitres.
Nous voulons le vivre comme un temps de conversion commune dans la force de la communion dont vous êtes, Très Saint-Père, le gardien et le serviteur.
Par l’intercession de la Sainte Famille, nous prions l’Esprit du Seigneur de nous éclairer et de nous donner la force de désirer ce qui plaît à Dieu.
Texte original en français