Le pape l’a annoncé lui-même dans l’avion qui le conduisait de Colombo à Manille, seconde étape de son 7e voyage international en Asie, le 15 janvier 2015 : « En septembre, aux États-Unis, par la grâce de Dieu, je procéderai à la canonisation de Junipero Serra, car il a été l’évangélisateur des États-Unis. »
Le pape a évoqué la canonisation de Joseph Vaz, qu’il venait de célébrer la veille, 14 janvier, à Colombo : avant son voyage, il avait approuvé un vote pour sa canonisation en dispensant du deuxième miracle, nécessaire, après la béatification, le 17 septembre 2014.
Junipero Serra (24 novembre 1713-28 août 1784). Prêtre missionnaire franciscain espagnol, il est né à Petra sur l’île de Majorque (Baléares) et il est mort à Monterey en Californie. Il fonda de nombreuses missions dans le Nouveau Monde.
« C’est la méthodologie « équipollente », prévue par le droit de l’Église, a-t-il expliqué. Elle est utilisée quand un homme ou une femme sont bienheureux depuis très longtemps, et qu’il existe une vénération du peuple de Dieu, c’est-à-dire que, de fait, ils sont vénérés comme des saints : on ne fait pas le procès sur le miracle. »
Rappelons que les canonisations « équipollentes » sont possibles à trois conditions :
- un culte déjà ancien ;
- une renommée de miracles accomplis par le saint ;
- et leur transmission au cours des siècles par des historiens « dignes de foi ».
Le pape a rappelé que le procès d’Angèle de Foligno « a été fait ainsi, elle a été la première » sous son pontificat. « Ensuite j’ai choisi de canoniser des personnes qui ont été de grands évangélisateurs et de grandes évangélisatrices : d’abord Pierre Favre, qui a été un évangélisateur de l’Europe. On peut dire qu’il est mort dans la rue, alors qu’il évangélisait en voyageant, à 40 ans », a-t-il ajouté.
« Et puis il y a eu les évangélisateurs du Canada, François de Laval et Marie de l’Incarnation : tous deux sont pratiquement les fondateurs de l’Église dans ce pays, lui comme évêque, elle comme religieuse. Et José de Anchieta, du Brésil, fondateur de São Paulo… puis Joseph Vaz, ici, comme évangélisateur du Sri Lanka », a poursuivi le pape.
« Ce sont des figures qui ont fait une grande évangélisation et qui sont en harmonie avec la spiritualité et la théologie de l’exhortation Evangelii gaudium. C’est pourquoi j’ai choisi ces figures », a-t-il expliqué.
Lors de l’angélus qui concluait l’Année de la foi, le 24 novembre 2013, en la solennité du Christ Roi de l’Univers, le pape avait déjà évoqué la mémoire du bienheureux Junipero Serra en disant : « En cette journée, notre pensée reconnaissante va aux missionnaires qui, au cours des siècles, ont annoncé l’Évangile et ont répandu la semence de la foi dans de nombreux endroits du monde ; parmi eux, le bienheureux Junipero Serra, missionnaire franciscain espagnol, dont c’est le troisième centenaire de la naissance. »