« La prise en charge des personnes âgées est la responsabilité première de la famille elle-même », a souligné Mgr Silvano Tomasi qui invite à un « changement de perspective ».
L’Observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU, à Genève, a commenté le Rapport sur la situation des personnes âgées lors de la 30e session du Conseil des droits de l’homme, mercredi 16 septembre.
« Les fils et filles, les neveux et nièces et les petits-enfants sont les premiers à devoir prendre soin de leurs parents âgés », a affirmé Mgr Tomasi. Ce « rôle crucial » de la famille ne « devrait pas être compromis, rejeté ou pris pour acquis », a-t-il ajouté : « L’État et ses institutions ne peuvent pas remplacer la famille, mais ils ont seulement un rôle subsidiaire. »
Le représentant du Saint-Siège a souligné qu’aujourd’hui, « plus que jamais », la famille se sentait « stressée » par la question du soin aux parents âgés. Cela est dû, selon Mgr Tomasi, « en grande partie, à la transformation des relations au travail, à la réduction de la taille des familles, à la mobilité accrue et la distance avec les parents et au désir des personnes âgées de vivre séparément de leurs fils et filles ».
C’est pourquoi « le réseau de la famille doit être considéré comme le principal bénéficiaire de l’aide et de l’action publique » afin qu’il puisse « remplir ses devoirs dans les soins pour les personnes âgées », a-t-il ajouté.
Mgr Tomasi a fait observer qu’un « changement de perspective » était « nécessaire » : les personnes âgées ne devraient pas être considérées comme « des acteurs passifs, de simples bénéficiaires de soins, mais comme des membres actifs et à part entière de la société ».
Il a rappelé de nombreuses « contributions positives » de personnes âgées à la société, comme « gardiennes de la culture et de la connaissance, éducateurs, bénévoles ». Les seniors « jouent également un rôle central dans la vie de famille dans les soins à leurs enfants et à leurs petits-enfants ».
Cependant, dans la société où règne « une mentalité utilitariste » « les personnes âgées sont souvent maltraitées, rejetées… comme si leur dignité et leur valeur étaient déterminées par leur productivité ou leur état de santé », a diagnostiqué Mgr Tomasi.
Il a rappelé les paroles du pape François dans sa catéchèse consacrée aux grands-parents : l’aîné n’est pas un « étranger » : « La personne âgée, c’est nous, dans peu de temps, dans longtemps, mais c’est de toute manière inévitable, même si nous n’y pensons pas. Et si nous n’apprenons pas à bien traiter les personnes âgées, nous serons traités de la même façon. »
Mgr Tomasi a terminé son intervention par une autre citation du pape François : une société devrait « mesurer son succès par la façon dont les faibles y sont pris en charge » (Rencontre avec les personnes âgées, 28 septembre 2014).
