Le pape émérite Benoît XVI recommande une « hygiène du cœur » qui préserve de la corruption intérieure.
Le pape émérite a présidé, lundi 31 août, la messe en l’église du cimetière teutonique au Vatican, à la fin de la rencontre annuelle de ses anciens étudiants, le « Ratzinger Schülerkreis » et du nouveau cercle d’étudiants – qui n’ont pas été directement ses étudiants mais étudient sa pensée. Ils se sont retrouvés à Castel Gandolfo pour réfléchir à la question : « Comment parler de Dieu aujourd’hui », lors d’une session animée par le prêtre et philosophe tchèque Tomas Halik, a indiqué la Fondation Ratzinger.
Dans son homélie, en allemand, Benoît XVI a commenté l’évangile du dimanche, dans saint Marc et il s’est appuyé sur la question posée par le cardinal Schönborn, trois ans plus tôt, à l’occasion d’une rencontre du Schülerkreis : « Ne devrions-nous pas nous purifier aussi de l’extérieur et pas seulement de l’intérieur ? Le mal vient-il seulement de l’intérieur ou aussi de l’extérieur ? »
« Pour répondre correctement, il faut aller plus loin et considérer non seulement le passage de cet Evangile mais l’Evangile tout entier », a fait remarquer le pape émérite avant de recommander de « répondre par une hygiène de vie à toutes les maladies et parfois épidémies qui nous menacent ».
Non sans rapport avec ce que le pape François dénonce comme « corruption », le pape émérite a déploré ce qu’il appelle « l’épidémie du cœur », une épidémie « intérieure », qui « conduit à la corruption et autres saletés, amenant l’homme à ne penser qu’à lui et pas au bien ». C’est pourquoi il recommande « l’hygiène intérieure » : « Que fait l’homme pur ? Quelle est la vraie force de purification ? Comment arrive-t-on à avoir cette hygiène du cœur ? »
Benoît XVI citait cet autre passage de l’Evangile : « Vous êtes purs, à cause de la Parole que je vous ai annoncée. » « La vérité, l’amour et la bonté viennent de Dieu et rendent l’homme pur. La vérité, l’amour et la bonté de Dieu se trouvent dans la Parole, qui délivre de la « perte de mémoire » d’un monde qui ne pense plus à Dieu », a fait observer le pape émérite, avant d’ajouter : « La Parole est beaucoup plus que des mots, car c’est à travers les mots que nous rencontrons la parole, que nous le rencontrons Lui, le Christ. La Parole c’est Jésus-Christ, et nous la rencontrons aussi chez les personnes qui portent en elles sa présence, nous montrent le visage de Dieu et reflètent sa douceur, son humilité de cœur, sa simplicité, sa tendresse, sa sincérité. »
« Que le Seigneur nous accorde cette « hygiène du cœur », par la Vérité qui vient de Dieu : c’est elle, notre force de purification », a conclu Benoît XVI, toujours selon la même source.
Parmi les personnalités présentes à la célébration, les cardinaux Christoph Schönborn, archevêque de Vienne, et Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, l’archevêque Georg Gänswein, préfet de la Maison pontificale et secrétaire particulier de Benoît XVI, Mgr Barthélemy Adoukonou, secrétaire du Conseil pontifical de la culture, l’évêque auxiliaire de Hambourg, Mgr Hans-Jochen Jaschke, l’abbé Maximilian Heim, prix Ratzinger 2011, Mgr Stefan Heid, directeur de l’Institut romain de la Société de Görres, Mgr Giuseppe Antonio Scotti, président de la fondation vaticane Joseph Ratzinger-Benoît XVI, le père Stephan Otto Horn, président du Schülerkreis, Christian Schaller, prix Ratzinger 2013.
Avec une traduction d’Océane Le Gall