Bénin : le pape demande de favoriser le dialogue avec l'islam

Recommandations aux évêques en visite ad limina

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Le pape François demande aux évêques du Bénin de « favoriser la rencontre entre les cultures ainsi que le dialogue entre les religions, notamment avec l’islam ». Car si « le Bénin est un exemple d’harmonie entre les religions », il convient « de conserver ce fragile héritage ».

Le pape a reçu les évêques de la Conférence épiscopale béninoise en visite ad limina ce lundi matin, 27 avril 2015, au Vatican : Mgr Antoine Ganyé, archevêque de Cotonou, Mgr Eugène Cyrille Houndékon, évêque d’Abomey, Mgr François Gnonhossou, S.M.A., évêque de Dassa-Zoumé, Mgr Victor Agbanou, évêque de Lokossa, Mgr Pascal N’Koué, archevêque de Parakou, Mgr Paul Kouassivi Vieira, évêque de Djougou, Mgr Clet Feliho, évêque de Kandi, Mgr Antoine Sabi Bio, éveque de Natitingou, Mgr Martin Adjou Moumouni, évêque de N’Dali, le P. Jean-Benoît Gnambode, administrateur diocésain de Porto Novo.

Au cours de la rencontre, le pape leur a remis un discours, saluant le « bel enthousiasme dans l’expression visible de la foi » au sein de l’Église du Bénin : « La vie paroissiale est animée, les fidèles participent en grand nombre aux célébrations, les conversions au Christ sont nombreuses ainsi que les vocations sacerdotales et religieuses. »

Discernement pour les missions extérieures

« Puisque les vocations ne manquent pas, vous êtes prêts à partager généreusement vos ressources avec les Églises d’autres régions qui en sont dépourvues. Il convient, cependant, lorsque vous envoyez des prêtres en études ou en mission extérieure, de le faire avec discernement, n’oubliant pas les nécessités de vos propres Églises », a ajouté le pape.

La foi des chrétiens béninois « est parfois superficielle et manque de solidité », a-t-il aussi mis en garde en souhaitant « que le désir d’une connaissance profonde du mystère chrétien ne soit pas l’apanage d’une élite, mais anime tous les fidèles ».

Cette foi est en effet nécessaire pour lutter « face aux multiples agressions idéologiques et médiatiques », a-t-il poursuivi : « L’esprit de sécularisation est à l’œuvre aussi dans votre pays, même si cela est encore peu visible. Seule une foi profondément enracinée au cœur des fidèles, et concrètement vécue, permettra d’y faire face. »

Favoriser la rencontre entre les cultures

Le pape a exhorté par ailleurs à « favoriser la rencontre entre les cultures ainsi que le dialogue entre les religions, notamment avec l’islam » : « Il est connu que le Bénin est un exemple d’harmonie entre les religions présentes sur son territoire. Il convient d’être vigilant, compte tenu du climat mondial actuel, afin de conserver ce fragile héritage. »

Mais le dialogue doit se vivre « sans renoncer en rien à la Vérité révélée par le Seigneur ». De même, les « œuvres accomplies par l’Église ont une spécificité qui doit être clairement identifiée: il ne s’agit jamais d’une simple assistance sociale, mais de la manifestation de la tendresse et de la miséricorde de Jésus lui-même qui se penche sur les blessures et les faiblesses de ses frères », a-t-il rappelé.

Il s’agit également pour les évêques de « continuer de prendre toute [leur] place dans la vie publique du pays, particulièrement en ces temps, tout en prenant garde de ne pas entrer directement dans le jeu politique ni les querelles de parti ».

Aller courageusement à contre-courant

Devant les défis actuels, le pape a encouragé à « poursuivre avec détermination les efforts entrepris pour soutenir les familles, tant dans leur foi que dans leur vie quotidienne ». Si la pastorale du mariage reste « difficile » au Bénin, « il ne faut pas se décourager, mais persévérer sans cesse, car la famille telle que la défend l’Église catholique est un don de Dieu qui apporte, aux personnes comme aux sociétés, la joie, la paix, la stabilité, le bonheur », a-t-il affirmé.

Il a également exhorté à « poursuivre sans relâche » les efforts auprès de la jeunesse : « la formation intégrale, tant humaine que spirituelle, des jeunes générations est importante pour l’avenir de la société à laquelle ils pourront apporter leur précieuse contribution, notamment en matière de solidarité, de justice et de respect de l’autre ».

« Allez courageusement à contre-courant, en luttant contre la culture du « déchet » partout répandue et en diffusant les valeurs évangéliques de l’accueil et de la rencontre », a-t-il insisté.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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