Près de la moitié des victimes de tortures réfugiés à Rome vivent dans la rue, ou dans des bâtiments squattés ou sont hébergées occasionnellement par des amis, constate le rapport annuel du centre jésuite Astalli de Rome pour les réfugiés présenté par le directeur des programmes, Berardino Guarino, ce jeudi 23 avril.
En 2014, ce centre jésuite a pris en charge 556 victimes de tortures, dont la plupart sont venues de l’Afrique: du Sénégal, de l’Érythrée, de la Côte-d’Ivoire, de l’Éthiopie et du Mali.
Les 186 d’entre eux ont reçu au centre un certificat médico-légal pour le présenter ensuite à la Commission de demande d’asile.
Le rapport note avec inquiétude que ces personnes, qui sont passées à travers de « rudes épreuves », n’ont pas souvent accès « à des mesures appropriées de réception ». Il y a parmi eux « une présence importante de personnes souffrant de graves problèmes psychologiques, de conséquences des traumatismes et de la violence, qui demandent des soins spécialisés » et qui ne les reçoivent souvent pas.
« Le traitement et les soins qui sont devenus … une véritable chimère », dit le rapport. « Combien c’est triste de voir « une jonglerie » entre les institutions qui font face aux demandes de ces personnes ».
Les énormes compressions dans le domaine des soins de santé ont encore réduit la capacité de l’État de fournir « une assistance aux personnes dont la santé mentale est durement éprouvée par un traumatisme du passé et du présent », ajoute Berardino Guarino qui ajoute : « Cependant, un accompagnement spécifique et ciblé pourrait prévenir la plupart des cas d’aggravation et éviter de nombreuses tragédies, et même le gaspillage des ressources ».
Le centre Astilli espère que le ministère de la Santé de l’Italie, qui travaille actuellement sur les lignes directrices concernant l’assistance aux réfugiés ayant de graves problèmes de santé, présentera « un plan et une perspective nationale et régionale » dans ce domaine.
Le rapport appelle à « éviter les ghettos », à « respecter les droits » et à « supprimer les causes de l’injustice» pour les réfugiés : « La vraie sécurité ne se construit pas avec des murs et des clôtures, quelqu’un essayera toujours d’y pénétrer, mais à travers la pleine inclusion et la participation des personnes que nous avons acceptées ».