« Une fois de plus, le DAECH manifeste sa cruauté en assassinant 28 chrétiens éthiopiens », déplore Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient, de Paris, ce 20 avril 2015.
Il lance cet appel : « L’Œuvre d’Orient appelle solennellement la Communauté Internationale à prendre les moyens voulus pour neutraliser le DAECH dans les plus brefs délais. Tout retard ne fait qu’encourager de nouveaux actes barbares et nuit à la pacification de la région. »
Radio Vatican explique que vingt-neuf migrants qui tentaient de rejoindre l’Europe, des Ethiopiens de confession chrétienne, ont été tués par des membres de l’Etat islamique en Libye. Le préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, le cardinal Leonardo Sandri, voit en eux “des martyrs qui ont témoigné de leur foi jusqu’à la mort, sans peur”.
“Dimanche, le bras médiatique de l’organisation de l’Etat islamique a mis en ligne une vidéo montrant la mise à mort du groupe sur une plage libyenne. Les images macabres accompagnent une longue explication du christianisme vu par l’islam. La destruction des croix des églises de la plaine de Ninive en Irak est présentée comme une purification contre le polythéisme. Les chrétiens sont sommés de se soumettre et de payer la dime, la taxe musulmane. Ceux qui ont accepté ces conditions sont exhibés comme des trophées. Les autres sont menacés de mort”, commente Radio Vatican
La même source souligne qu’une porte-parole du service diplomatique de l’Union européenne affirme que ces exécutions sommaires démontrent une nouvelle fois que rien n’arrête les terroristes dans leur volonté de créer des divisions religieuses.
“Ce n’est pas un choc des civilisations, ajoute le communiqué, ce n’est pas un combat entre l’islam et l’Occident. C’est un détournement criminel d’une noble religion pour perpétrer des attaques terroristes dans le cadre d’une lutte pour le pouvoir.”
Le christianisme est arrivé en Éthiopie dès le IVe siècle grâce à deux jeunes syriens (Frumence et Edèse) prisonniers à la cour d’Axoum, rappelle L’œuvre d’Orient.
Après la conversion du roi, Frumence est ordonné évêque par saint Athanase d’Alexandrie. Il est renvoyé en Éthiopie.
A la fin du Ve siècle, neuf moines syriens monophysites, les « Neuf saints », évangélisent en profondeur le pays et ils contribuent à la traduction de la bible en éthiopien.
Au VIIe siècle l’Islam isole l’Éthiopie des coptes. Au XVIe et XVIIe siècles, elle refuse la latinisation proposée par les missionnaires jésuites. En 1929, elle amorce son indépendance vis-à-vis des coptes.
Aujourd’hui l’Eglise éthiopienne orthodoxe compte quelque 35 millions de fidèles avec le Patriarche Abuna Mattias.
L’Eglise éthiopienne catholique (séparée en 1839) est dirigée par le cardinal Berhaneysus Demerew Souraphiel, créé cardinal en février dernier par le pape François. Elle compte quelque 900 000 fidèles et elle célèbre la liturgie dans la langue Guéez.