Une étape du pape François à Cuba n’est pas exclue à l’occasion du voyage aux Etats-Unis (fin septembre), déclare le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, sj, en réponse à des questions de la presse. Il confirme une prise de contact avec les autorités de La Havane.
“Le Saint-Père a pris en considération l’idée de faire une étape à Cuba à l’occasion de son prochain voyage aux Etats-Unis. Cependant les contacts avec les autorités du pays sont encore à un stade trop initial pour que l’on puisse parler aujourd’hui de cette étape comme d’une décision arrêtée et d’un projet opérationnel », a expliqué le P. Lombardi.
La diplomatie des petits pas
On se souvient que récemment Cuba et les Etats-Unis ont salué l’action du pape François et de la diplomatie du Saint-Siège en vue du rapprochement historique entre les deux nations.
Raul Castro et Barack Obama ont annoncé le 17 décembre la reprise des relations diplomatiques et ils ont tous deux remercié le pape François de son soutien, dans deux discours diffusés par leurs télévisions respectives.Les relations diplomatiques étaient rompues depuis 1961.
Un dégel que le pape avait lui-même salué en recevant 13 nouveaux ambassadeurs, le lendemain, 18 décembre, au Vatican, en disant : « Aujourd’hui nous sommes tous contents parce que nous avons vu comment deux peuples qui s’étaient éloignés depuis tant d’années, ont fait hier un pas de rapprochement. Voilà, ce sont des ambassadeurs, la diplomatie qui ont conduit cela. Votre travail est noble, tellement noble! Je vous souhaite qu’il soit fécond, fructueux. »
C’est le résultat d’une diplomatie des « petits pas », comme l’expliquait alors le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin, qui a, de façon significative, participé au Sommet des Amériques à Panama qui a scellé le rapprochement.
Les voyages de Jean-Paul II et de Benoît XVI
Le voyage du pape Jean-Paul II à Cuba, en 1998, avait fait comme une brèche : il avait invité le monde à s’ouvrir à Cube a et Cuba à s’ouvrir au monde. Il avait été accueilli par Fidel Castro et ses discours avaient été ensuite photocopiés et étudiés par les étudiants de l’île.
Déjà auparavant, en 1996, un document de Cor Unum sur la Faim dans le monde (n. 16), avait dénoncé l’embargo contre Cuba comme frappant injustement la population. Un embargo « inacceptable » avait répété le cardinal Tarcisio Bertone lors de son voyage de 2008, dix ans après celui de Jean-Paul II.
Un thème repris par le pape Benoît XVI lors de son voyage de mars 2012, marqué par un entretien avec le Lider Maximo, en marge de ses rencontres officielles, notamment avec le président Raul Castro.