Le Saint-Siège plaide pour « que la voix des femmes soit présente et influente dans le travail de prévention et de résolution des conflits » : sans leur contribution, la société ne peut « ni comprendre les problèmes, ni proposer des solutions efficaces ».
Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies à New-York, est intervenu à l’occasion d’une réunion du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, le 15 avril 2015.
« Les femmes ne sont épargnées par aucune des conséquences brutales de la guerre, et sont en outre l’objet d’attaques spécifiques dégradantes et traumatisantes avec des conséquences à long terme », a-t-il dénoncé : « les femmes sont violées et victimes de la traite, contraintes à la prostitution pour gagner leur vie, terrorisées individuellement et dans leur rôle de protecteurs de leurs enfants… »
Évoquant les violences « atroces » commises récemment par Boko Haram ou daesh, l’archevêque a souligné : « Toute violence contre la vie humaine est terrible, mais la violence sexuelle est conçue pour rabaisser, déshumaniser, démoraliser – d’une manière unique. Les conséquences sont profondes et durables, tant physiques que psychologiques. La haine et l’humiliation que ces crimes peuvent provoquer sont profondes et entravent fortement les objectifs de paix et de sécurité. »
Pour garantir la justice aux femmes victimes de violence dans les conflits, Mgr Auza a soutenu les résolutions en faveur « d’une enquête efficace ; de poursuites cohérentes et rigoureuses ; d’une enquête sur la responsabilité dans les causes profondes de la violence sexuelle ».
Mais pour le Saint-Siège, il faut surtout « que la voix des femmes soit présente et influente dans le travail de prévention et de résolution de la violence » : « Les femmes ne sont pas seulement des victimes, mais aussi des agents nécessaires pour la résolution des conflits. Sans leurs contributions, les gouvernements, les négociateurs et les groupes de la société civile ne peuvent ni comprendre les problèmes, ni proposer des solutions efficaces. »
Il a appelé à travailler pour que les femmes obtiennent justice « dans tous les secteurs de la société » : « Une bonne vision du rôle des femmes dans la société et une intégration des femmes dans tous les secteurs sociaux, sont des aspects cruciaux de prévention de la violence. »
Enfin, Mgr Auza a souhaité « des services juridiques, médicaux et sociaux adéquats pour les femmes touchées » par la violence sexuelle, ainsi que pour « les témoins, les membres de leur famille ».
Mais « l’avortement des enfants à naître comme réponse à l’attaque de leurs mères » ne peut être une solution, a-t-il ajouté : « Cela contredit la mission de paix et de sécurité de l’Organisation des Nations Unies, en proposant de répondre à la violence par la violence. »
Même si bien des attaques sur les femmes sont perpétrées « à cause de la foi qu’elles professent », la nature humaine « appelle un engagement commun des membres de toutes les religions et des gouvernements, à condamner fermement, à combattre ces actes odieux, et à protéger ceux qui sont menacés ».