Le cardinal Filoni inaugurera, à Lyon (France), le site internet consacré à la cause de béatification de Pauline Jaricot (1799-1862) .
« Les Amis de Pauline Jaricot » lancent en effet un site web en cinq langues pour recueillir des témoignages de grâces, de guérisons ou de miracles obtenus par son intercession dans le cadre du procès de béatification.
« J’ai aimé Jésus Christ plus que tout sur la terre, et pour l’amour de Lui, j’ai aimé plus que moi-même tous ceux qui étaient dans le travail ou la douleur », disait Pauline Jaricot au soir de sa vie.
C’est l’un des plus hauts responsables du Vatican qui viendra inaugurer officiellement le site web international www.paulinejaricot.org le 25 avril à Lyon : le cardinal Fernando Filoni, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, donnera en effet à cette occasion une conférence sur la vie et l’œuvre de cette jeune femme du XIXe souvent méconnue des Lyonnais et pourtant célèbre dans le monde entier, en l’église Saint-Nizier.
Le site www.paulinejaricot.org, traduit en cinq langues, entend rejoindre tous ceux qui, à travers le monde, ont été témoins ou bénéficiaires de sa prière ou de son action.
Le cardial Filoni sera accueilli par le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, par Mgr Emmanuel Payen, président de l’association « les Amis de Pauline Jaricot », en présence du Père Philippe Curbelié, postulateur de la cause de Pauline Jaricot.
Déjà, le 9 janvier 2013, à Lyon, lors d’un colloque sur le thème « Pauline Jaricot, Témoin de la nouvelle évangélisation », lors de la célébration qui a conclu l’année jubilaire du 150e anniversaire de la mort de Pauline Jaricot et du 50e anniversaire du décret reconnaissant le caractère « héroïque » de ses vertus humaines et chrétiennes, le président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, Mgr Rino Fisichella, avec parlé favorablement de l’iter de cette cause. Il disait notamment: « Nous connaissons l’œuvre de Pauline. Son but était de faire connaitre l’Evangile à tous, consciente que la dignité de la personne humaine ne pouvait s’épanouir que dans le contact avec cette Parole de vie. »
Benoît XVI a choisi le cardinal Paul Poupard, président émérite du Conseil pontifical de la culture, comme son envoyé spécial à la fin de ce Jubilé de Pauline Jaricot: elle a contribué de façon décisive au renouveau missionnaire, en fondant l’Œuvre de la propagation de la foi, devenue aujourd’hui les Œuvres pontificales missionnaires. On lui doit aussi l’invention du « Rosaire vivant » qui rassembla à sa mort quelque deux millions de personnes priant les mystères du rosaire à tour de rôle.
Le diocèse de Lyon décrit le moment décisif de sa vie : « C’était un dimanche de carême en l’an 1816. Pauline a dix-sept ans. Plus élégante que jamais elle se rend à sa paroisse de Saint-Nizier où monsieur l’abbé Wurtz, vicaire de la paroisse, prêche sur la vanité. Pauline est ébranlée. Après le sermon elle s’engouffre dans la sacristie et questionne : « Qu’est-ce que la vanité coupable ? » L’abbé Wurtz la regarde un instant et lui dit : « Mon enfant, pour la plupart des femmes, cette vanité consiste à se parer afin d’attirer les regards, et devenir l’idole des créatures… Pour d’autres, elle est tout entière dans l’amour de ce qui retient le cœur captif, quand Dieu l’invite à s’élever bien haut. » Pauline tout émue murmure : « Mon Père, voulez-vous me confesser ? ». »
« Le mouvement de conversion était déclenché. Il va transformer sa vie. Comme saint Paul sur le chemin de Damas, dira-t-elle, elle a été terrassée par l’amour de Dieu. Elle note qu’à ce moment-là, éclairée par une lumière divine, elle a entrevu tout à la fois la mort, qui malgré moi deviendrait le terme de tous mes plaisirs, l’enfer qui en serait la punition, la miséricorde de Dieu qui m’attendait encore et qui était prête à pardonner tous mes égarements.
« Alors, vaincue par la force de l’amour, continue la même source, son désespoir se change en conversion. Et tout change à ses yeux. Alors qu’auparavant la piété de son enfance était le sujet de ses railleries car elle croyait voir les choses telles qu’elles étaient, et que ses désirs de vertus ne lui paraissaient qu’un tas de scrupules et de bêtises, maintenant Dieu éclaire les ténèbres de son esprit. Elle voit tout sous une autre lumière. Elle cherche Dieu partout, et elle le voit partout. Elle ne cherche plus qu’à plaire à Celui qu’elle veut suivre et aimer uniquement ». »