Le pape François a fustigé les chrétiens qui vivent « en ennemis de la croix du Christ », les « chrétiens païens » recouverts d’un « vernis de christianisme », lors de la messe de ce vendredi matin, 7 novembre 2014 à Sainte-Marthe.
Dans la première lecture (Ph 3, 17-21; 4, 1), saint Paul parle « de deux groupes de chrétiens », qui existent encore aujourd’hui, a souligné le pape : « Les deux vont à la messe le dimanche, louent le Seigneur, s’appellent chrétiens ».
Mais les seconds « se comportent comme des ennemis de la Croix du Christ ». Ce sont « des chrétiens mondains, des chrétiens qui ne le sont que de nom, avec deux ou trois choses chrétiennes mais rien de plus ».
Ces « chrétiens païens » sont des « païens avec quelques coups de vernis de christianisme afin de prendre l’apparence de chrétiens » mais sans en suivre « les exigences ».
« Aujourd’hui encore il y en a tant », a affirmé le pape en exhortant à « faire attention à ne pas glisser vers le chemin des chrétiens païens, chrétiens en apparence ». Attention également à « la tentation de s’habituer à la médiocrité », qui conduit « à la ruine » car le cœur devient tiède, a-t-il mis en garde en rappelant la « parole très forte » de Dieu aux tièdes : « parce que tu es tiède, je vais te vomir de ma bouche ».
Le « citoyen du monde », a pour nom de famille « mondain » et son sort final est « la perdition » : « Les chrétiens vernis finiront mal… ». Le pape a indiqué les signes intérieurs qui montrent que l’on prend la pente glissante de la mondanité : « l’attachement à l’argent, à la vanité, à l’orgueil ».
Au contraire, celui qui « cherche à aimer Dieu, à servir les autres, [qui est] doux, humble, serviteur des autres, est sur la bonne route. [Sa] carte d’identité est bonne : elle est du ciel ». La « citoyenneté des chrétiens » est en effet « dans les cieux » et elle « conduit à la rencontre avec le Christ ».
Le pape a aussi évoqué l’Évangile du jour, avec le gérant trompeur (Lc 16, 1-8) : « Comment ce gérant en est-il arrivé à escroquer son maître ? Est-ce arrivé du jour au lendemain ? Non ! Peu à peu. Un pourboire par ci, un pot-de-vin par là et ainsi peu à peu on arrive à la corruption. Le chemin de la mondanité de ces ennemis de la Croix du Christ est ainsi, il porte à la corruption. Et il finit comme le gérant, en volant ouvertement. »
Comme saint Paul, le pape a encouragé à « tenir bon dans le Seigneur » dans l’attitude « de la Croix du Christ : humilité, pauvreté, douceur, service aux autres, adoration, prière », sans permettre que le cœur ne glisse vers « le rien, la corruption ».
Il a donné quelques questions pour un examen de conscience : « Ai-je quelque chose de la mondanité à l’intérieur de moi ? Quelque chose du paganisme ? Est-ce que j’aime me vanter ? Est-ce que j’aime l’argent ? Est-ce que j’aime l’orgueil ? Où sont mes racines, d’où suis-je citoyen ? Du ciel ou de la terre ? Du monde ou de l’esprit mondain ? »