La présidente de l’association des Grands-mères de la Place de Mai – « Abuelas de Plaza de Mayo » -, Mme Estela Barnes de Carlotto, a été reçue par le pape François, mercredi après-midi, 5 novembre, dans une salle proche de la Salle Paul VI du Vatican.
Elle était accompagnée de son petit-fils, Ignacio Guido Montoya Carlotto, qu’elle a retrouvé après des 36 ans de recherches, l’été dernier, le 5 août 2014. Il vivait depuis sa naissance sous l’identité d’Ignacio Hurban. C’est le 114ème petit-enfant retrouvé par l’association.
La présidente a remercié le pape pour l’engagement de l’Eglise dans la recherche des enfants manquants.
Le pape a ensuite salué pendant une demi-heure de manière informelle les enfants d’Estela de Carlotto, Claudia, Guido et Remo, et ses autres petits-enfants, qui lui ont offert entre autres un « poncho » et un foulard des Grands-mères de la Place de Mai.
Les Grands-Mères de la Place de Mai luttent pour retrouver les bébés enlevés pendant la dictature argentine (1976-1983). Leur travail a permis jusqu’ici d’identifier 115 des quelque 500 bébés enlevés par les militaires et confiés à des familles proches du pouvoir. En effet, dans les prisons du régime, les enfants d’opposantes détenues leur étaient enlevés dès la naissance.
Dès avril 2013, le pape François a écrit une lettre aussi aux Mères de la Place de Mai, exprimant sa proximité avec les familles, ceux qui « ont souffert et souffrent encore d’avoir perdu un être cher durant la dictature militaire en Argentine ».
Le pape assurait leur présidente, Mme Bonafini de sa participation à sa douleur et à celle de «tant de mères et de familles». Il demandait pour elle « la force de lutter, à la place qui est désormais la sienne pour éradiquer partout la pauvreté et faire cesser la souffrance de tant d’êtres humains qui se trouvent dans le besoin ».