Oui, le désarmement nucléaire est possible

Intervention du Saint-Siège à l’AIEA

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Pour le Saint-Siège, qui souhaite « un monde exempt d’armes de destruction massive », le désarmement nucléaire n’est pas « irréaliste » si les gouvernements s’y emploient « énergiquement », sur la base « du respect des droits fondamentaux des personnes » et de « la confiance mutuelle ».

Mgr Antoine Camilleri, sous-secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les États, a participé à la 58e Conférence générale de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à Vienne en Autriche, du 22 au 26 septembre 2014.

Il a exprimé le soutien du Saint-Siège pour « toutes les activités de l’AIEA qui contribuent au développement humain authentique et qui favorisent la paix et la prospérité dans le monde entier ».

L’utilisation des techniques nucléaires et radiologiques peut en effet servir à de nombreux domaines de développement de l’être humain : Mgr Camilleri a cité « l’agriculture, la sécurité alimentaire, la qualité de la nutrition, la lutte contre les parasites, la gestion des ressources en eau, le contrôle de la pollution de l’environnement ».

Il a estimé que la plus grande contribution du nucléaire se situait dans le domaine de la santé : « l’application de techniques d’irradiation a révolutionné le diagnostic et le traitement de nombreuses maladies ; le Programme d’action en faveur de la cancérothérapie (PACT) fournit des équipements vitaux dans un certain nombre de pays en développement ; et la dosimétrie aide à améliorer l’application des rayonnements ionisants ».</p>

Mais pour « une paix durable de l’humanité », Mgr Camilleri a souligné la nécessité de « la prévention de la prolifération des armes nucléaires » et du « désarmement nucléaire dans le monde », qui doit être « un objectif pour tous les États ».

Pour le Saint-Siège, qui souhaite « un monde exempt d’armes de destruction massive », cet objectif n’est pas « irréaliste » si les gouvernements et les experts scientifiques s’y emploient « énergiquement », sur la base « du respect des droits fondamentaux de toutes les personnes » et de « la confiance mutuelle ».

Il a identifié trois facteurs qui font de cet objectif « une urgence » : la prolifération des armes nucléaires ; la vulnérabilité des contrôles des réseaux nucléaires face à des cyber-attaques ou des erreurs humaines ; la possibilité que des armes nucléaires soient récupérées par des acteurs non étatiques, en particulier des groupes terroristes.

Devant « les conséquences catastrophiques et irréversibles de l’utilisation de ces armes » qui, « plus puissantes qu’en 1945 », sont « en mesure d’anéantir la race humaine tout entière », le Saint-Siège « soutient tous les efforts pour assurer la paix » : « la seule existence de ces armes est absurde et les arguments à l’appui de leur utilisation sont un affront à la dignité de toute vie humaine ».

Les principales tâches de l’AIEA sont désormais « le renforcement de la sécurité nucléaire, la traque des programmes nucléaires clandestins, le contrôle des matières nucléaires affectées à des fins pacifiques », a ajouté Mgr Camilleri.

Il s’agit aussi de « faire tout ce qui est humainement possible pour prévenir les accidents dans les installations nucléaires et pour minimiser les conséquences en cas d’accident ».

Le diplomate du Vatican a appelé en particulier les gouvernements « à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour établir une zone exempte d’armes nucléaires et d’armes de destruction massive dans la région du Moyen-Orient ».

Il a encouragé « les approches novatrices concernant la gestion et l’élimination sans risque des déchets radioactifs », pour « la sécurité des populations et la protection de l’environnement, aujourd’hui et demain ».

Enfin, le Saint-Siège a salué la coopération « fructueuse » de l’AIEA avec d’autres organismes des Nations Unies telles l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation pour l’alimentation et la culture (FAO) : « en combinant les ressources de ces organisations, beaucoup de progrès ont été faits pour offrir des moyens de vivre à de nombreuses personnes, surtout dans les régions les plus pauvres du monde », comme en témoigne « l’efficacité de la technologie nucléaire et de la biotechnologie dans les secteurs agricoles ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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