Le Vatican réclame des centres spécialisés pour l’accueil des mineurs migrants et réfugiés non accompagnés car « ils ont les mêmes droits que tous les enfants ». Il dénonce le fait que les structures actuelles ne sont ni « adaptées » ni même « tolérables »
« L’Église sans frontières, mère de tous »: c’est en effet le thème du message du pape François pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié 2015 (18 janvier), qui a été présentée au Vatican ce mardi matin, 23 septembre, par le président du Conseil pontifical pour la Pastorale des migrants et des personnes en déplacement, le cardinal Antonio Maria Veglio, et par le secrétaire de ce dicastère, Mgr Joseph Kalathiparambil.
Celui-ci a insisté sur l’importance d’organiser des centres d’accueils spécifiques pour les mineurs non accompagnés, face aux dangers qui les menacent.
Il a rappelé les statistiques de l’ONU : plus de 50% des réfugiés sont des enfants et le nombre des mineurs non accompagnés ou séparés qui franchissent les frontières est « en augmentation ».
Ceux-ci, a-t-il expliqué, « voyagent seuls pendant des semaines, par terre et par mer, avec l’’espérance de rejoindre un parent ou une connaissance, dans un pays sûr, en défiant le système de protection des pays qu’ils traversent ».
Il constate leur situation : « Les enfants qui rejoignent nos sociétés ont les mêmes droits que tous les enfants et ils doivent donc être protégés. La principale préoccupation doit être leur plus grand intérêt ».
C’est pourquoi il demande des structures adéquates, spécifiques : « Il est donc nécessaire de réaliser des structures adaptées à leur accueil. Pour ces victimes innocentes, les centres de détention où ils trouvent souvent la promiscuité avec les adultes, subissant de grands traumatismes physiques et psychologiques, ne sont pas adaptés et ils ne sont pas tolérables. »
Le cardinal Veglio a souligné pour sa part les deux directions indiquées par le pape François : humaniser la situation des migrants et travailler à une « progressive diminution des raisons qui poussent des peuples entiers à émigrer ».
« Il y a un droit à émigrer, et il y a un droit à ne pas émigrer : l’émigration est toujours provoquée par une souffrance, et c’est une douleur qu’ils portent dans leurs voyages interminables qui sont parfois sans fin puisqu’ils sont engloutis dans la mer », a fait observer le cardinal italien.
Il a aussi souligné les paroles que le pape adresse directement, dans son message, aux migrants : « Vous avez un place spéciale dans le cœur de l’Eglise, ne perdez pas votre courage ni votre espérance. »