Le Saint-Siège appelle l’industrie à « adopter des modèles de développement qui ne violent pas les droits des peuples autochtones » et à « une utilisation responsable de l’environnement ».
Mgr Silvano M. Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU à Genève, est intervenu lors de la 27ème session du Conseil des droits de l’homme, le 17 septembre 2014, en défense des populations autochtones, qui concernent plus de 370 millions de personnes dans quelque 90 pays.
Pour le Saint-Siège, toutes les initiatives en faveur des peuples autochtones « devraient être guidées par le respect de leur identité et de leur culture, y compris de leurs croyances religieuses, et par leur droit à décider de leur propre développement en coopération avec les gouvernements nationaux ».
Déplorant de nombreuses violations de leurs droits et libertés, Mgr Tomasi a dénoncé en particulier l’exploitation indue de ressources naturelles par certaines industries, avec « des conséquences dévastatrices » pour les populations indigènes.
L’archevêque a appelé ces entreprises à dépasser la logique de l’« avantage économique à court terme » et à « adopter des modèles de développement authentique qui ne violent pas les droits des peuples autochtones », notamment par « une utilisation responsable de l’environnement ».
Le Saint-Siège a condamné également « la discrimination systémique et l’exclusion du pouvoir politique et économique; les difficultés d’accès à la justice; la grande pauvreté et les déplacements dus aux guerres et aux catastrophes environnementales », subis par les peuples autochtones.
Il a plaidé pour « leur inclusion directe dans les prises de décisions liées à la gestion des ressources naturelles sur leurs territoires ». Ce qui exige « le respect de leurs territoires et la prise en compte de leurs besoins sociaux légitimes » ainsi que « leur réconciliation avec les sociétés dans lesquelles ils vivent ».
Enfin, Mgr Tomasi a évoqué le « problème de la protection des droits d’auteur du folklore », « utilisé par n’importe qui sans tenir compte des intérêts et des droits des communautés desquelles il est issu ». Il a demandé « des garanties pour protéger ces droits ».
Encourageant la Conférence mondiale des Nations-Unies sur les peuples autochtones (WCIP) prévue les 22 et 23 septembre 2014 au siège des Nations Unies à New York, le Saint-Siège a invité à y « réaffirmer la Déclaration sur les droits des peuples autochtones, qui établit les normes minimales pour la survie, la dignité, le bien-être et la promotion de leurs droits ».