Migrants : l'Eglise aussi est une "étrangère"

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Par le P. Bentoglio

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En tant qu’« étrangère, pauvre, pèlerine et de passage », l’Eglise peut « accueillir les pauvres et les migrants et être accueillie par eux », affirme le P. Bentoglio.

Le P. Gabriele F. Bentoglio, sous-secrétaire du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, participe à la Ve Université d’été « Mobilité humaine et justice mondiale », qui a lieu du 15 au 20 septembre 2014 à Roca di Melendugno, dans le sud de l’Italie.

Organisé par l’Université catholique du Sacré-Coeur de Milan en collaboration avec l’Institut international scalabrinien des migrations, le congrès étudie le « langage » par lequel les sociétés d’origine et de destination, les institutions, les médias et les migrants, définissent le phénomène de l’immigration.

En effet, explique un communiqué du dicastère publié le 15 septembre, un « mauvais langage » alimente les pensées « sottes » : il s’agit d’être plus attentif aux conséquences du langage et d’en favoriser une évolution positive.

Le P. Bentoglio, intervenant sur le thème « J’étais étranger et vous m’avez accueilli…», propose une réflexion sur le langage du magistère de l’Église catholique : « parfois prescriptif, parfois exhortatif, parfois spirituel », il a toujours pour but « de dénoncer les causes du malaise social et d’y répondre ».

Le langage de l’Église, qui s’appuie sur une expérience théologique et pastorale, exprime toujours « la centralité de la personne, sa dignité même en condition d’irrégularité, la défense des droits du migrant, la protection et la valorisation des minorités, même à l’intérieur des structures de l’Église locale, la contribution des migrations au bien commun universel… ».

Dans sa conclusion, le P. Bentoglio souligne que le thème de « l’étranger » est « constitutif de l’Église même » : « Se sachant étrangère, elle peut vivre l’accueil de l’étranger ; n’étant limitée par aucune patrie ou nation, mais étant pèlerine et de passage, elle vit dans l’attente du Seigneur, en construisant déjà ici la citoyenneté universelle. Quand elle reconnaît être pauvre comme le sont les migrants, l’Église peut alors accueillir les pauvres et être accueillie par eux. »

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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