Le P. Jorge Hernandez, curé argentin de l’unique paroisse catholique de Gaza, a rencontré le pape François ce vendredi matin, 29 août 2014, à la Maison Sainte-Marthe. Le pape a encouragé les chrétiens à « témoigner de Jésus-Christ là-bas, sur la terre qui l’a vu souffrir, qui l’a vu mourir mais qui l’a vu aussi ressusciter ».
Selon un communiqué du patriarcat latin de Jérusalem, la rencontre a duré 45 minutes. Le P. Hernandez avait rendu visite mercredi aux responsables du patriarcat afin de préparer ce rendez-vous, trois jours après le cessez-le-feu conclu entre Israël et le Hamas.
« C’était une grâce, une consolation énorme », confie-t-il au micro de Radio Vatican, se réjouissant de cette « rencontre personnelle » avec le pape, qui a fait « sentir sa proximité » aux chrétiens de Gaza.
Pour le P. Hernandez, l’essentiel du message du pape était « un encouragement à être le sel de la terre à Gaza » : « Il a dit : « L’Évangile exige des sacrifices que Jésus-Christ demande à chacun, dans des lieux différents. À vous, il revient de témoigner de Jésus-Christ là-bas, sur la terre qui l’a vu souffrir, qui l’a vu mourir mais qui l’a vu aussi ressusciter. Alors, courage, avancez ! » »
Pendant la guerre, le pape François a « toujours été proche » des populations souffrantes : « il nous a même envoyé un courrier électronique que nous avons aussitôt traduit en arabe et qui a pu ainsi parvenir à toute la communauté chrétienne », rapporte-t-il.
Il salue « l’engagement de vie du pape, un engagement existentiel et concret, pour dire que la paix est possible, que les deux peuples peuvent vivre en paix ». « Les fruits du pèlerinage du pape François, se voient déjà maintenant et se verront plus tard : le fait qu’il ait conquis le cœur des personnes, qu’il ait eu une bonne parole pour les deux États a été pour nous une grâce énorme », estime-t-il.
A Gaza, on compte quelque 1300 chrétiens, dont 136 catholiques, sur presque 2 millions d’habitants. « Nos rapports avec les orthodoxes sont très bons : nous ne faisons pas de différence », précise le P. Hernandez.
Il formule le voeu « que la trêve dure » : « une guerre, personne ne la gagne. Chacune des deux parties devra en payer les conséquences, chacune à sa façon ».
Pour conclure, le curé de Gaza remercie « toutes les personnes du monde entier, qui ont été proches des chrétiens. Surtout les malades, qui ont offert leurs souffrances, en priant et en suppliant pour cette paix. Nous, tous les chrétiens des paroisses de Gaza, nous prions souvent pour les personnes qui prient pour nous, que ce soit à la messe, à travers le chapelet, dans l’adoration eucharistique ».
Avec une traduction de Constance Roques