Irak : le pape envoie le card. Filoni

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En partance pour une mission de solidarité

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Le pape François a reçu le cardinal Filoni, son envoyé en Irak, dimanche 10 août 2014, à 18h, à la Maison Sainte-Marthe, à la veille d’une mission de solidarité. Le cardinal devrait en effet partir pour l’Irak ces jours-ci.

Le cardinal Fernando Filoni, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, a été nommé envoyé personnel du pape en Irak le 8 août dernier : « A la lumière de la grave situation en Irak, le pape a nommé le cardinal Filoni afin de manifester sa proximité aux populations qui souffrent », précisait un communiqué du Saint-Siège.

Hier, lors de l’angélus dominical, le pape a annoncé à la foule réunie place Saint-Pierre : « Pour mieux assurer ces chères populations de ma proximité, j’ai nommé comme mon Envoyé personnel en Irak le cardinal Fernando Filoni qui partira demain de Rome ».

Soutien aux aides d’urgence

Il s’agit en particulier « d’apporter la solidarité de l’Église » aux chrétiens : « durement éprouvés par le conflit actuel, ils ont en effet un grand besoin d’être soutenus et encouragés », souligne une note publiée dans la soirée de dimanche.

Lors de la rencontre au Vatican, le cardinal Filoni a informé le pape de la préparation de sa mission et de « son départ imminent ». Le cardinal connaît bien le pays : il a été nonce apostolique en Irak de 2001 à 2006.

Le pape « lui a donné ses indications personnelles pour cette mission ». Il a également confié au cardinal « une somme d’argent destinée aux aides d’urgence pour les personnes les plus touchées, en signe de sa participation aux efforts des institutions et des personnes de bonne volonté pour répondre à cette situation dramatique ».

Appel à une prière incessante

Le pape François a enfin redit ses sentiments face aux événements actuels, sentiments exprimés publiquement ces derniers jours : hier après l’angélus, il a exprimé son « effroi » pour « les milliers de personnes, parmi lesquelles de nombreux chrétiens, chassés brutalement de chez eux, des enfants morts de faim et de soif pendant leur fuite, des femmes enlevées, des personnes massacrées, des violences de toutes sortes, partout la destruction : destruction des maisons, du patrimoine religieux, historique et culturel ».

« Tout cela offense gravement Dieu et l’humanité. On n’apporte pas la haine au nom de Dieu ! On ne fait pas la guerre au nom de Dieu ! », a-t-il ajouté en plaidant pour « une solution politique efficace au niveau international et au niveau local » afin d' »arrêter ces crimes et de rétablir le droit ». 

Dans une déclaration publiée le 7 août dernier, le Saint-Siège soulignait la « vive préoccupation » du pape pour « les populations sans défense » du nord de l’Irak. « Les communautés chrétiennes sont particulièrement touchées : c’est un peuple en fuite qui quitte ses villages à cause de la violence qui envahit et bouleverse la région », dénonçait le Vatican.

Le pape exprimait « sa proximité spirituelle aux personnes qui traversent cette très douloureuse épreuve ». Se joignant aux appels des évêques locaux, il demandait « que monte de toute l’Église une prière incessante pour demander à l’Esprit-Saint le don de la paix ».

Mettre fin à ce drame humanitaire

Il appelait aussi la communauté internationale à « mettre rapidement fin à ce drame humanitaire et à protéger les personnes menacées par la violence, en assurant les aides nécessaires, surtout les plus urgentes, à toutes les personnes évacuées et dont le sort dépend de la solidarité ».

Au cours de l’angélus du 20 juillet, le pape François avait exprimé sa douleur : « Nos frères sont persécutés, ils sont chassés, ils doivent quitter leurs maisons sans la possibilité de rien emporter. J’assure ces familles et ces personnes de ma proximité et de ma prière constante. Chers frères et sœur si persécutés, je sais combien vous souffrez, je sais que vous êtes dépouillés de tout, je suis avec vous dans la confiance en celui qui a vaincu le mal ! » (Cf. Zenit du 20 juillet 2014).

Il avait conclu à l’attention des croyants : « Que le Dieu de la paix suscite en chacun de vous un désir authentique de dialogue et de réconciliation. La violence ne peut pas être vaincue par la violence. La violence est vaincue par la paix ! Prions en silence et demandons la paix, tous, en silence… Marie, Reine de la paix, prie pour nous ! ».

Avec une traduction de Constance Roques

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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