« Nous portons dans notre prière toutes les générations qui, depuis l’origine, ont été les porteurs de cette promesse divine, et nous portons dans notre prière les générations auxquelles nous avons à livrer à notre tour la promesse de la justification et de la réconciliation, elles qui ont à devenir des témoins de la miséricorde de Dieu en ce monde, et des témoins de l’espérance », déclare l’archevêque de Paris.
Voici l’homélie prononcée par le cardinal André Vingt-Trois lors de la messe qu’il a présidée à l’Université de Bar Ilan (Tel-Aviv) en Israël, le mardi 22 octobre 2013. Les textes liturgiques sont ceux de la 29e semaine temps ordinaire – Année C ( Rm 5, 12…21 ; Ps 39 ; Lc 12, 35-38). Elle est publiée sur le site du diocèse de Paris.
Le Christ est la clef d’interprétation de l’histoire des hommes. Il est celui qui accomplit la promesse de l’alliance de Dieu avec Israël, puis avec l’humanité tout entière. L’histoire et le ministère du cardinal Lustiger s’inscrivent dans cette fresque.
Homélie du card. Vingt-Trois
Frères et Sœurs,
Le temps de pèlerinage que nous commençons aujourd’hui nous introduit très profondément dans la lecture et l’intelligence de l’épître aux Romains que nous venons d’entendre. Saint Paul nous entraîne à contempler la figure du Christ comme la clef d’interprétation, non seulement de l’histoire de l’humanité depuis l’origine jusqu’à son terme, mais de l’histoire spirituelle de cette humanité à partir du péché originel jusqu’à la justification dans la mort et la résurrection de Jésus, et encore, évidemment, dans le même mouvement, l’histoire de l’Alliance conclue avec le peuple élu et appelée à s’accomplir dans la l’Alliance nouvelle avec l’humanité tout entière. Ainsi, à partir de la figure d’Adam jusqu’à la figure du Christ, nous découvrons comme une sorte d’inclusion qui comprend toute l’histoire humaine, l’histoire du choix de la liberté humaine, l’histoire de l’élection d’Israël et de la venue du Christ accomplissant la promesse faite à Israël.
C’est dans ce cadre général que nous nous inscrivons, petits points modestes dans la fresque grandiose de l’histoire de l’Alliance, et c’est dans cette fresque générale que nous voulons vivre cette démarche sur les traces du cardinal Jean-Marie Lustiger par le mémorial que nous inaugurerons demain et qui inscrit, d’une façon physique et visible, perceptible aux yeux de tous, quelque chose de cette grande épopée de la volonté de Dieu : susciter la vie dans l’univers, et au cœur de cette vie, susciter une alliance d’amour qui s’accomplit à travers les choix de la liberté humaine.
C’est donc une action de grâce que nous construisons peu à peu par notre démarche, une action de grâce pour le signe qui nous a été donné à travers l’histoire personnelle et le ministère de Jean-Marie Lustiger, et une action de grâce pour la porte qui est ouverte devant nous, afin qu’à notre tour nous puissions entrer dans cette histoire d’Alliance et rejoindre profondément la réconciliation que Dieu veut accomplir avec l’humanité.
Nous portons dans notre prière toutes les générations qui, depuis l’origine, ont été les porteurs de cette promesse divine, et nous portons dans notre prière les générations auxquelles nous avons à livrer à notre tour la promesse de la justification et de la réconciliation, elles qui ont à devenir des témoins de la miséricorde de Dieu en ce monde, et des témoins de l’espérance.
+ André cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris.