L'aumône, traitement de choc contre l'hypocrisie

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Homélie du matin, 15 octobre 2013

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Pour se soigner de « l’hypocrisie », le pape François exhorte à « faire l’aumône »: « si tu es vaniteux, si tu es carriériste, si tu es ambitieux, si tu es quelqu’un qui se vante pour qu’on te croie parfait, fais un peu d’aumône et cela guérira ton hypocrisie ».

L’aumône, médicament choc

Lors de la messe qu’il a célébrée ce matin, 15 octobre 2013, à la Maison Sainte-Marthe, le pape a mis en relief une tentation des chrétiens, illustrée dans l’Évangile où un pharisien critique Jésus qui n’a pas fait ses « ablutions » avant le repas (Lc 11,37-41) : c’est de l’hypocrisie.

Quel est le remède à l’hypocrisie ? Faire l’aumône. Jésus déclare en effet « vous les pharisiens, vous purifiez l’extérieur de la coupe et du plat, mais à l’intérieur vous êtes remplis de cupidité et de méchanceté… Donnez plutôt en aumônes ce que vous avez, et alors tout sera pur pour vous. »

« Jésus conseille de ne pas regarder les apparences, d’aller vers la vérité. Le plat est le plat, mais ce qui est plus important est ce qui est à l’intérieur du plat : le repas. Si tu es vaniteux, si tu es carriériste, si tu es ambitieux, si tu es quelqu’un qui se vante pour qu’on te croie parfait, fais un peu d’aumône et cela guérira ton hypocrisie ».

« C’est la voie du Seigneur : adorer Dieu, aimer Dieu, et aimer le prochain. C’est si simple, mais si difficile ! Cela peut se faire seulement avec la grâce. »

Si on n’adore pas Dieu…

Selon Radio Vatican, le pape a aussi commenté la première lecture, tirée de la lettre aux Romains (1,16-25), où saint Paul dénonce les personnes qui « ont connu Dieu sans lui rendre la gloire et l’action de grâce que l’on doit à Dieu », préférant adorer « des créatures plutôt que le Créateur ».

Tous les êtres humains portent en eux « le besoin d’adorer – parce qu’ils portent l’empreinte de Dieu à l’intérieur d’eux-mêmes ». Aussi, quand ils « n’adorent pas Dieu », ils adorent « les créatures » : «  c’est le passage de la foi à l’idolâtrie ».

Aujourd’hui, bien que l’on n’idolâtre plus les statues, l’idolâtrie a trouvé d’autres formes : « Aujourd’hui aussi, il y a tant d’idoles et aujourd’hui aussi il y a tant d’idolâtres, qui se croient sages. Parmi les chrétiens aussi… ceux qui se croient savants, qui savent tout… Ils sont devenus sots et ils échangent la gloire de Dieu incorruptible avec une image: le moi, mes idées, mon confort ».

Pour Paul, « les idolâtres n’ont aucun excuse : bien qu’ayant connu Dieu, ils ne l’ont pas glorifié ni remercié. Et quelle est la route de l’idolâtre ? Il le dit très clairement : ‘Ils se sont laissé aller à des raisonnements qui ne mènent à rien, et les ténèbres ont rempli leurs cœurs sans intelligence’. »

Ils ont fait preuve « d’égoïsme de la pensée, d’une pensée toute-puissante : ‘ce que je pense est vrai : je pense la vérité, je fais la vérité avec ma pensée’ ».

Tous les hommes ont « quelques idoles cachées à l’intérieur d’eux-mêmes », a insisté le pape, invitant à « se demander devant Dieu : quelle est mon idole cachée ? Ce qui occupe la place du Seigneur ! ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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