A Hiroshima, AsiaNews décrit une foule de dizaines de milliers de personnes en prière pour la paix et pour le non au nucléaire. Voici notre traduction de la dépêche de l'agence du PIME.

En ce 68ème anniversaire du bombardement nucléaire de la ville par les États-Unis, une célébration a fait mémoire les victimes, s’engageant à « utiliser tous les moyens » pour atteindre la paix. Le premier ministre, Abe, faisait partie des personnes présentes et a rendu honneur aux survivants. Le cardinal Turkson, qui participait aux « Dix jours pour la paix » organisés par les évêques japonais, invite à « convertir les instruments de mort en instruments de vie ».

Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées ce matin, 6 août, dans le Parc de la paix de Hiroshima pour célébrer le 68ème anniversaire du bombardement nucléaire de la ville.

À 8h15 du matin, heure à laquelle l’Enola Gay a largué la prmeière bombe atomique de l’histoire de l’humanité, la population a observé une minute de silence. Un lâcher de colombes, symboles de la paix, a eu lieu aussitôt après. Parmi les personnes présentes, l’évêque de la ville, Mgr Tommaso Manyo Maeda, et le premier ministre Shinzo Abe.

Comme chaque année, la mairie a ensuite fait sonner la « Cloche de la paix » et le maire a ajouté au monument en mémoire des victimes les noms des survivants qui sont morts depuis le 6 août de l’an dernier. Ces personnes, qui portent les signes et des maladies issues des radiations nucléaires, sont connues au Japon comme hibakusha et sont très respectées : pour le moment, 201.779 survivants sont encore en vie, et leurs noms sont cependant honorés comme ceux des personnes mortes aussitôt après le bombardement. Le premier ministre a déposé une couronne de fleurs sur le monument.

Le maire, Kazumi Matsui, a ensuite prononcé un discours dans lequel il a souligné l’importance de la paix : « Nous offrons nos prières pour les âmes de ceux qui sont morts à cause de la bombe atomique et nous nous engageons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éliminer le mal absolu, à savoir les armements nucléaires, et pour parvenir à un monde qui soit vraiment en paix ».

Au cours de l’attaque nucléaire contre Hiroshima, suivie par le bombardement de Nagasaki le 9 août, environ 140.000 personnes sont mortes. D’après les Alliés, ce sont justement ces deux ravages qui ont accéléré la fin de la Seconde guerre mondiale, étant donné que le Japon était resté le seul pays de l’Axe à combattre. Le 15 août 1945, Tokyo a signé sa reddition inconditionnelle.

L’Église japonaise célèbre ces trois anniversaires par un événement intitulé « Dix jours pour la paix ». Le président de la Conférence épiscopale, l’archevêque de Tokyo, Mgr Pietro Takeo, a envoyé, fin juin, le message annuel des évêques sur le thème « Protéger la dignité et les droits de l’homme pour affermir la paix ».

Le cardinal Peter Turkson, président du Conseil pontifical "Justice et Paix", se trouve aussi au Japon pour cet événement. Il a présidé hier une "Messe pour la paix", précisément dans la cathédrale d’Hiroshima (cf. Zenit du 5 août 2013, http://www.zenit.org/fr/articles/devenir-des-ministres-de-la-reconciliation-et-de-la-paix).

Ce mardi 6 août, le cardinal a participé à une rencontre interreligieuse où il prononce un discours sur la collaboration réciproque dans la construction de la paix mondiale, et demain, mercredi 7 août, il sera à Nagasaki pour prendre part à un dîner promu par le Centre interreligieux pour le dialogue sur la paix mondiale ; jeudi 8 août, dans le cadre de la cérémonie commémorative interreligieuse organisée au "Ground-Zero Park" de la ville, il prononcera une prière pour toutes les victimes. Enfin, vendredi 9, toujours à Nagasaki, le cardinal Turkson présidera la Messe pour la paix dans le monde.

Traduction d'Hélène Ginabat