Le pape François souhaite que l'on "approfondisse et comprenne de plus en plus, dans toute l’Église, le rôle si grand et si important de la femme ".
C'est la seconde fois, après son entretien avec les journalistes lors du vol de retour Rio-Rome (28-29 juillet) que le pape aborde la question de la place de la femme dans la société et dans l'Eglise.
Le pape a en effet évoqué ce jeudi 15 août, lors de l'angélus à Castelgandolfo, le 25e anniversaire de "Mulieris Dignitatem", la lettre apostolique de Jean-Paul II sur la
"Dignité de la femme", publiée le 15 août 1988, en l'année mariale, ce qui est une clef d electure importante por le document (cf. http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/apost_letters/documents/hf_jp-ii_apl_15081988_mulieris-dignitatem_fr.html).
"Je désire rappeler le 25eme anniversaire de la Lettre apostolique Mulieris dignitatem, du bienheureux pape Jean-Paul II, sur la dignité et la vocation de la femme. Ce document est riche de remarques qui méritent d’être reprises et développées ; et à la base de tout cela, se trouve la figure de Marie ; en effet, ce document est sorti à l’occasion de l’Année mariale. Faisons nôtre la prière rédigée à la fin de cette Lettre apostolique (cf. n. 31), afin que, en méditant le mystère biblique de la femme, condensé en Marie, toutes les femmes s’y retrouvent elles-mêmes et y trouvent la plénitude de leur vocation et que l’on approfondisse et comprenne de plus en plus, dans toute l’Église, le rôle si grand et si important de la femme !", a déclaré le pape François.
Une icône qui aide à grandir
Dans l'avion de Rio, le pape a déclaré notamment: "Le rôle de la femme dans l’Église (…) c’est vraiment l’icône de la Vierge, de Notre Dame, celle qui aide l’Église à grandir !"
Pour le pape Bergoglio, il manque encore "une théologie profonde de la femme" qui ne soit pas une instrumentalisation de la femme, mais une réflexion à nouveaux frais, à partie du rôle de Marie au milieu des apôtres.
Il rappelle aussi le jugement de l'Eglise: cette recherche théologique n'ira pas dans le sens d'une ordination sacerdotale. Le jugement posé par Jean-Paul II est "définitif". Il précise: "La femme, dans l’Église, est plus importante que les évêques et les prêtres. Comment ? C’est ce que nous devons chercher à mieux expliciter."
Il a eu cette comparaison audacieuse: "Une Église sans les femmes est comme le Collège apostolique sans Marie. Le rôle de la femme dans l’Église n’est pas seulement la maternité, la mère de famille, mais il est plus fort : c’est vraiment l’icône de la Vierge, de Notre Dame, celle qui aide l’Église à grandir ! Mais pensez que la Vierge Marie est plus importante que les apôtres ! Elle est plus importante ! L’Église est féminine, elle est Église, elle est épouse, elle est mère. Mais, dans l’Église, la femme ne doit pas seulement – je ne sais pas comment le dire en italien – le rôle de la femme dans l’Église ne doit pas finir comme mère, comme travailleuse, limitée… Non ! C’est autre chose ! "
Réflexion et participation
Le pape a dit sa conviction que la réflexion doit être menée dnas ce domaine: "Je crois qu’il faut aller plus loin dans l’explicitation de ce rôle et ce charisme de la femme. On ne peut pas comprendre une Église sans femmes, mais des femmes actives dans l’Église, avec leur profil, qui font avancer."
Il adit sa conviction: "Je crois que nous n’avons pas encore de théologie profonde sur la femme, dans l’Église. Elle peut seulement faire ceci, elle peut faire cela, maintenant elle fait l’enfant de chœur, maintenant elle lit les Lectures, elle est présidente de la Caritas… Mais il y a davantage ! "
A propos de la participation des femmes à la vie de l'Eglise, il a ajouté: "La participation des femmes dans l’Église : on ne peut pas se limiter à ce qu’elle fasse l’enfant de chœur, ou la présidente de la Caritas, la catéchiste… Non ! Elle doit être davantage, mais profondément davantage, et même mystiquement davantage, c’est ce que j’ai voulu dire en parlant de la théologie de la femme. "
Mais pour l'ordination réclamée parfois, il tranche: "En ce qui concerne l’ordination des femmes, l’Église a parlé et dit : « Non ». C’est Jean-Paul II qui l’a dit, mais il l’a formulé de manière définitive. Cette porte-là est fermée, mais à ce sujet, je veux te dire une chose. Je l’ai dit, mais je le répète. La Vierge Marie était plus importante que les apôtres, les évêques, les diacres et les prêtres. La femme, dans l’Église, est plus importante que les évêques et les prêtres. Comment ? C’est ce que nous devons chercher à mieux expliciter parce que je crois qu’il manque encore une explicitation théologique."
La dignité de la femme selon Jean-Paul II
Jean-Paul II présentait sa réflexion dans le sillage de celle du concile Vatican II en disant: "LA DIGNITÉ DE LA FEMME et sa vocation - objets constants de la réflexion humaine et chrétienne - ont pris ces dernières années un relief tout à fait particulier. On le constate, entre autres, dans les interventions du Magistère de l'Eglise, reprises par divers documents du Concile Vatican II, qui a ensuite affirmé dans son Message final: «L'heure vient, l'heure est venue où la vocation de la femme s'accomplit en plénitude, l'heure où la femme acquiert dans la cité une influence, un rayonnement, un pouvoir jamais atteints jusqu'ici. C'est pourquoi, en ce moment où l'humanité connaît une si profonde mutation, les femmes imprégnées de l'esprit de l'Evangile peuvent tant pour aider l'humanité à ne pas déchoir». Les paroles de ce Message résument ce qui avait déjà été exprimé par l'enseignement du Concile, notamment dans la constitution pastorale Gaudium et spes et dans le décret sur l'apostolat des laïcs Apostolicam actuositatem".
On connaît aussi les accents de la conclusion du document, où le bienheureux pape polonais écrit: "L'Eglise rend grâce pour toutes les manifestations du «génie» féminin apparues au cours de l'histoire, dans tous les peuples et dans toutes les nations; elle rend grâce pour tous les charismes dont l'Esprit Saint a doté les femmes dans l'histoire du Peuple de Dieu, pour toutes les victoires remportées grâce à leur foi, à leur espérance et à leur amour: elle rend grâce pour tous les fruits de la sainteté féminine.
"L'Eglise demande en même temps, a ajouté Jean8Paul II, que ces inestimables «manifestations de l'Esprit» (cf. 1 Co 12, 4 ss.), données avec une grande générosité aux «filles» de la Jérusalem éternelle, soient attentivement reconnues, mises en valeur, afin qu'elle concourent au bien commun de l'Eglise et de l'humanité, spécialement à notre époque. Méditant le mystère biblique de la «femme», l'Eglise prie pour que toutes les femmes se retrouvent elles-mêmes dans ce mystère, pour qu'elles retrouvent leur «vocation suprême»."