La ville d’Alep a été consacrée au Cœur Immaculé de Marie le 15 août par les évêques catholiques d’Alep, et les jours préparatoires ont mobilisé le carmel Notre-Dame de Syrie et les catholiques de différents rites, en communion avec le pape François qui consacrera le monde au Cœur Immaculé de Marie le 13 octobre prochain à Rome, confie à Zenit un témoin dont nous préservons l’anonymat.
La statue de Notre Dame de la Paix est arrivée au carmel le dimanche 4 août vers 19 h, venant de la cathédrale latine, voisine du monastère.
A l’initiative de prêtres et de laïcs, la statue a pérégriné dans toutes les églises d’Alep à partir de la fin juin. Chaque église la gardait trois jours.
La statue de Marie est restée au carmel jusqu’au mercredi 7 août en fin de matinée. Chants, chapelet communautaire et prières personnelles ont égrené ces trois jours. Le carmel et ses amis ont ajouté leurs intentions « avec une grande confiance », à toutes celles qui avaient déjà été déposées dans le Cœur Immaculé de Marie.
Les trois jours qui ont précédé la solennité de l’Assomption ont été marqués par des programmes spéciaux.
En ville, le lundi était réservé aux prêtres, le mardi aux religieuses et le mercredi aux laïcs. A chaque fois, des cérémonies de pénitence – et confessions – et de prières communes étaient prévues.
Au Carmel, les moniales ont observé une journée de jeûne le lundi ; le mardi, elles ont récité le chapelet ensemble et le mercredi elle ont fait une journée d’adoration eucharistique.
Le 15 août au matin, la messe a été célébrée par Mgr Antoine Audo, évêque chaldéen d’Alep, et président de aritas Syrie, avec une mention toute spéciale de la consécration qui devait avoir lieu dans la soirée.
La cérémonie de consécration en ville a été précédée d’une procession avec la statue de la Vierge Marie, de l’église latine à l’église syriaque catholique – environ 200 à 300 m -. La messe solennelle a été célébrée à 18 h 30: la cathédrale syriaque catholique d’Alep est dédiée à l’Assomption de la Vierge Marie. La consécration a eu lieu ensuite, avec la lecture de l’Evangile de la Visitation, une homélie, des chants traditionnels arabes (entre autres :يا أم الله يا حنونة). Elle a été suivie d’une procession dans l’église, avec le chant des Litanies de la Sainte Vierge. Puis toute l’assemblée a prononcé la prière de consécration.
La cérémonie a été présidée ensemble par les quatre évêques catholiques d’Alep – grec, arménien, syriaque et chaldéen -. Deux autres évêques catholiques étaient absents pour raisons de santé: l’évêque latin a donné sa démission il y a quelques mois pour raisons de santé ; et l’évêque maronite était au Liban, également pour raisons de santé.
La présence de ces pasteurs ensemble a été perçue comme une grande une grâce pour tous, car elle manifestait la communion des catholiques de rites différents vivant dans cette ville.
Des prières spéciales se sont élevées vers le ciel pour les deux évêques orthodoxes – grec et syriaque – d’Alep, enlevés en avril, et dont on est sans nouvelles.
Les catholiques ont été très nombreux à participer à la célébration, jusque en dehors de l’église et la célébration a été « très fervente ». De nombreux prêtres, religieux et religieuses entouraient les évêques. « Un souffle d’espérance et de confiance passait dans tous les cœurs, indique un témoin. Bien des musulmans eux-mêmes ont vu et accueilli les processions avec un grand respect. « Notre Dame Marie » n’est-elle pas très vénérée par l’Islam? Puisse notre Mère à tous faire germer dans tous les cœurs un vrai désir de Paix qui soit ancré dans l’amour du Seigneur ! »
En clôture, les carmélites se sont unies à cette cérémonie par la prière du chapelet, à l’heure même de la consécration, à 19 h 30.
« Dans ce sillage de dévotion mariale, nous nous réjouissons beaucoup de la prochaine consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie, par le Pape François, le 13 octobre prochain », continue la même source.
Les carmélites sont particulièrement unies aux carmélites de Fayoum, en Egypte dont la situation « n’est guère meilleure ».
Le, 10 avril dernier déjà, Mgr Audo avait confié à Fides la situation dramatique de la ville d’Alep prise entre deux feux: « On vit au jour le jour. J’ai l’impression que les personnes sont toujours plus épuisées. Tous sont devenus pauvres et chacun se trouve à la recherche continuelle de quelque chose à manger pour soi et sa famille. Dans les rues d’Alep, on peut voir des personnes déambuler sans cesse avec des sacs en plastique en main à la recherche d’un peu de pain… » (cf. Zenit du 10 avril 2013).
Avec Anita Bourdin