Inde : les chrétiens de l'Orissa victimes de violences « exécrables »

Viol d’une jeune religieuse et meurtre d’un pasteur

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« La violence frappe encore les chrétiens en Orissa. Et souvent, les responsables de ces violences sont des groupes fondamentalistes hindous qui ne voient pas les chrétiens d’un bon œil », déplore l’évêque de Balasore, Mgr Thomas Thiruthalil,  après deux nouveaux épisodes de violence contre des chrétiens de cet Etat , situé sur le golfe de Bengale, en Inde. 

Une religieuse de 28 ans, originaire du district de Kandhamal a été enlevée et violée par plusieurs hommes pendant une semaine du 5 au 11 juillet, dans la zone de Bamunigam, à 250 Km de Bhubaneswar ; et un pasteur protestant, médecin et missionnaire de la Blessing Youth Mission, trouvé mort le 14 juillet dans un cours d’eau des environs de Jeypore, après avoir disparu le 11 juillet alors qu’il était en voyage entre Jeypore et Lamtaput. 

Mgr Thiruthalil , qui est aussi président de la Conférence épiscopale de l’Orissa, commente les deux épisodes à l’agence Fides, précisant qu’il est dans l’attente des résultats de l’enquête sur ces deux épisodes, pour avoir la certitude de l’identité des auteurs et des modalités selon lesquelles ces violences ont été perpétrées. 

Face à ces violences répétées contre les chrétiens qu’il qualifie « d’exécrables », l’évêque déclare insister, en tant qu’Eglise, auprès du gouvernement afin qu’il « garantisse sécurité et protection des citoyens de foi chrétienne ». 

Pour ces chrétiens « vulnérables et sans défense  (…) victimes en ce que souvent, ils sont accusés de vouloir convertir la population », insiste-t-il, « le gouvernement devrait assurer le respect des lois. »

Et d’ajouter : «  Ceci constitue notre premier point d’action. Par ailleurs, en tant qu’Eglise, nous dialoguons avec toutes les composantes de la société et en particulier avec les hindous, afin de faire comprendre que les chrétiens désirent seulement la paix et l’harmonie ».

D’après les détails fournis à l’Agence Fides par le diocèse de Cuttack-Bhubaneswar, l’épisode du viol de la religieuse est intervenu dans la zone de Bamunigam, à 250 Km de Bhubaneswar. La religieuse, qui fréquentait l’Université à Chennai, dans l’Etat du Tamil Nadu, était revenue en Orissa après que lui ait été communiquée la nouvelle selon laquelle sa mère aurait été gravement malade. Elle a été prise en charge par un certain nombre de cousins et d’amis qui l’ont ensuite enlevée et violée. 

Selon les premiers résultats de l’enquête, il pourrait y avoir à la base une vengeance interne à la famille dans la mesure où le père des cousins de la religieuse a été tué l’an dernier par des insurgés – peut-être maoïstes – et que l’on suspectait l’implication de certains membres de la famille dans ce meurtre. 

L’évêque de Cuttack-Bhubaneswar a condamné cette « violence outrageuse » et demandé justice, à l’Etat, dans un message envoyé à l’Agence Fides, tandis que l’archevêque de Bombay, le cardinal  Oswald Gracias, a condamné fermement l’épisode subi par la jeune religieuse, parlant de «  terrorisme physique et émotif » perpétré « contre les femmes et contre l’humanité, un des pires crimes qui puissent exister ».

Le cardinal Gracias dénonce le système judiciaire dont il déplore la lenteur et au climat d’impunité qui pèse sur ces faits: « L’apathie des agences gouvernementales est désarmante », déclare-t-il, « il y a une grave violation de l’ordre public, et l’augmentation des affaires de viol est devenue un grave problème social » qu’elles ne sauraient ignorer.

En 2008, une autre religieuse catholique, sœur Meena Barwa, avait subi les memes violences à l’occasion d’attaques des extrémistes hindous en Orissa. Jusqu’ici, affirme AsiaNews, dan cette affaire la police a arrêté 22 personnes, mais 17 d’entre elles ont déjà libérées sur cautions.

Enfin concernant la mort du pasteur protestant, médecin et missionnaire de « Blessing Youth Mission », d’après les premières reconstructions, le cyclomoteur sur lequel il voyageait pourrait avoir été emporté par une inondation, alors qu’il traversait le pont sur le cours d’eau. Il faut dire que la zone est infestée de rebelles naxistes et que la police n’exclut pas que ces derniers puissent être, de quelque manière, responsables de la morts, ayant constaté  la présence d’un certain nombre de signes sur le cadavre. Le pasteur vivait à Bhopal avec sa famille. Il laisse une veuve, Florence, et deux filles de 15 et 7 ans.

Traduction d’Océane Le Gall

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ZENIT Staff

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