ONU : non à la destruction systématique de la vie naissante

Par Mgr Chullikatt

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La santé n’est pas « la santé simplement sexuelle et reproductive », rappelle le Saint-Siège, qui dénonce « la destruction délibérée et systématique de la vie humaine naissante ».

Mgr Francis A. Chullikatt, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations-Unies de New-York, a pris la parole lors de la IVe session du Groupe de travail sur les objectifs du développement durable, sur le thème « La santé, dynamique des populations » le 19 juin 2013.

L’accès à la santé pour tous

Le Saint-Siège entend « promouvoir un réel accès aux soins de santé tout au long de la vie, de la conception jusqu’à la mort naturelle », explique Mgr Chullikatt.

C’est pourquoi il invite les États à « aller au-delà d’une logique épuisée, stéréotypée et fatale qui réduit cet objectif à la santé simplement sexuelle et reproductive, ce qui masque un défaitisme nihiliste, faisant passer pour un « service » de santé la destruction délibérée et systématique de la vie humaine naissante ».

Il les encourage au contraire « à embrasser une compréhension holistique de la personne humaine et de ses besoins en matière de soins de santé », non seulement dans les pays en voie de développement mais aussi « dans les pays développés, où 100 millions de personnes sombrent chaque année dans la pauvreté en raison de l’augmentation des coûts des soins de santé ».

« Cette réalité est d’autant plus tragique que la communauté internationale a la capacité financière et technique de sauver des millions de vies chaque année », estime le Saint-Siège : « la seule chose qui empêche d’adopter un engagement mondial pour assurer un accès universel à des médicaments et des technologies de base est la protection continue de la soif illimitée du profit ».

L’archevêque appelle à « briser cette logique égoïste du profit à la face de la dignité humaine », et à « la remplacer par une logique des soins, de l’altruisme et de la solidarité envers ceux qui ont besoin de soins de santé ».

Non aux politiques malthusiennes

Le Saint-Siège note « avec inquiétude » une tendance dans les milieux des Nations Unies à relier la « santé » avec « des préoccupations d’ordre démographique » : il dénonce en ce sens la « défaillance permanente d’une mécanique de développement malthusienne dépassée et discréditée qui ne respecte pas la vie humaine comme une fin en soi et qui considère les êtres humains comme des obstacles au développement ».

Pour le Saint-Siège, « les graves conséquences de cette obsession sont clairement manifestes dans le vieillissement des communautés dans de nombreuses sociétés qui promeuvent ce programme, et dans la perte de millions d’individus créatifs qui n’ont jamais eu la chance d’être nés et de contribuer par leur potentiel humain au développement durable de nos communautés ».

La santé de l’homme ne peut se résoudre « en réduisant le nombre de personnes ayant besoin d’aide plutôt que de se recentrer sur le service à l’égard de ceux qui cherchent un accès à une large gamme de services de soins de santé », met-il en garde.

Non à la mentalité contraceptive

Mgr Chullikatt estime que la communauté internationale ne devrait pas « augmenter à nouveau son engagement financier pour empêcher le don de la vie », mais plutôt « consacrer ses efforts à protéger et à sauver la vie de millions de personnes qui meurent chaque année inutilement de maladies que l’on pourrait éviter, en embrassant une vision des soins de santé plus large que la simple mentalité contraceptive ».

Il s’agit tout simplement d’être dans une logique de « sauver des vies », résume-t-il, soulignant « que le Saint-Siège a toujours plaidé pour le droit aux soins de santé de base pour tous », avec ses institutions dans le monde entier : « quelque 5.400 hôpitaux, 17.500 dispensaires, 567 léproseries et 15.700 foyers pour personnes âgées ou handicapées ».

Il invite donc l’action internationale et gouvernementale à « tenir compte de la vaste expérience et de l’expertise de ces institutions, tout en respectant dans le même temps leur mission unique comme organisations religieuses ».

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Constance Roques

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