« Je ne sais que vous dire, je suis encore sous le choc et participe à ce moment de joie de l’Église », a déclaré le père Federico Lombardi lors d’un briefing pour la presse, juste après les salutations du nouveau pape François, mercredi soir.

Au milieu des applaudissements des journalistes, le porte-parole du Saint-Siège s’est dit « frappé » par les origines du nouveau pape : un Latino-Américain. « Nous savons combien les catholiques d’Amérique latine l’espéraient, a-t-il dit, ce choix est donc une belle réponse à leurs attentes. »

Mais c’est surtout le choix du nom, François, qui a surpris le père Federico Lombardi, « un nom courageux, important », reflet d’une « grande simplicité » et d’un attachement au « témoignage évangélique », a-t-il dit. Selon lui, « avoir choisi le nom du poverello d’Assise est signe d’une « spiritualité » faite d’humilité et de simplicité pastorale.

Le fait que le nouveau pape ait demandé « la bénédiction du peuple sur lui, en s’inclinant pour la recevoir, avant de donner la sienne », en est selon lui la preuve. Et cet aspect, a-t-il ajouté, est dans « la parfaite continuité » de Benoît XVI qui a toujours manifesté « sa gratitude envers le peuple ».

D’ailleurs, a fait remarquer le père Lombardi, durant ses salutations aux milliers de fidèles sur la place Saint-Pierre, le pape François a eu une pensée pour son prédécesseur, affirmant qu’il priait pour lui et qu’il était « en profonde communion spirituelle » avec le pape émérite.

Le père Lombardi a fait savoir à ce propos que le pape François avait émis aussitôt le désir de se mettre en contact avec Benoît XVI, qu’il avait parlé avec lui au téléphone et qu’il comptait aller le voir dans les prochains jours.

Mais il est un autre aspect du nouveau pape qui a suscité la curiosité de la presse : comme le père Lombardi, le pape appartient à la Compagnie de Jésus. Plus d’un journaliste a demandé au porte-parole du Saint-Siège s’il connaissait personnellement le Saint-Père et ce qu’il éprouvait en tant que « jésuite » face à cette élection.

Le directeur du bureau de presse a déclaré qu’il ne le connaissait pas personnellement mais qu’il avait eu l’occasion de le rencontrer durant les Congrégations de la Compagnie de Jésus, et durant celles précédant le conclave.

« Je ne m’attendais pas à le voir vêtu de blanc », a-t-il confié dans un sourire sincère laissant transparaître une forte émotion devant cette élection d’un membre de la Compagnie. Au point de se dire surpris du « courage » que les cardinaux avaient eu à « franchir l’océan et élargir leur horizon, en élisant pour la première fois un pape d’un autre continent ».

Le père Lombardi a mis l’accent sur « l’esprit jésuite » qui, a-t-il dit, sera sûrement une caractéristique du pontificat de FrançoisIer. Soit un « esprit de service » auquel saint Ignace a formé ses disciples, leur apprenant à servir « avec un regard efficace les besoins de l’Église universelle contemporaine ».

Les jésuites, a précisé le père Lombardi, « cherchent à être des serviteurs de l’Église, non pas dans une attitude autoritaire, mais de service ». Et c’est pourquoi, « ils essaient généralement d’éviter d’être nommés évêques et cardinaux, alors devenir pape est encore plus étrange », a-t-il ajouté.

Mais ceci montre, selon lui, que le nouveau pape « s’est senti appelé à accomplir ce devoir pour l’Église universelle » au-delà de toute attente. L’appel de Jorge Maria Bergoglio, a-t-il conclu, a été « un appel fort et non une recherche de pouvoir », qui donne donc une « réponse radicale » à tous ceux qui ont dépeint les votes du conclave comme une lutte de pouvoir sans fin.

Traduction d'Océane Le Gall