D’après le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, le nouveau pape doit être « un homme solide, de foi et qui aime le Christ ».
Les lecteurs interrogés par Zenit ont, en grande majorité, demandé un pape « jeune, joyeux et avec un grand charisme spirituel ».
Mais sur quels critères choisir un candidat au pontificat ?
Nous avons tenté de faire une liste de qualités personnelles que nous avons confrontées aux défis que l’Eglise devra affronter dès maintenant.
L’Eglise étant une institution millénaire et universelle, il est évident que la première qualité pour le candidat sera la connaissance des langues. L’italien, parce que le pape est l’évêque de Rome ; l’anglais et l’espagnol, parce que ces langues sont parmi les plus parlées dans le monde chrétien ; la langue de son pays d’origine, et une ou deux autres langues lui seront certainement très utiles.
Le candidat au pontificat doit avoir et manifester une foi profonde et un zèle apostolique. Il doit vivre sans cesse de la prière et des sacrements.
Il ne doit y avoir aucune ombre dans son histoire comme prêtre et comme homme.
Qu’il soit issu de la Curie ou un pasteur venant d’un diocèse, il doit être humble, sensible, charitable, brillant et concis en communication, un témoin exemplaire des vertus humaines et chrétiennes.
Il doit avoir une doctrine solide, être sûr et ouvert dans son rapport avec la modernité.
Il est très important que son parcours porte les traces évidentes de son efficacité dans l’annonce de l’Evangile. Combien de vocations, de baptêmes, de conversions a-t-il suscités ? L’annonce de la foi est un don de Dieu, mais le nombre et l’abondance de certaines manifestations sont un signe de la bienveillance du Seigneur. Un peu comme la reconnaissance des miracles pour canoniser quelqu’un.
Il doit encore être docile et savoir collaborer avec le Sacré collège, être libre et disponible pour servir le Seigneur et guider l’Eglise.
Il doit redonner la sérénité et un esprit de collaboration fraternelle dans la gestion de la Curie.
Mais les qualités personnelles ne suffisent pas, même si elles doivent être d’excellence pour un futur pape. Il est très important en effet de considérer les conditions historiques et de voir comment certaines qualités peuvent être utiles à la résolution des problèmes actuels les plus urgents.
L’élection de Jean-Paul II a eu lieu précisément au moment de la plus grande expansion de l’idéologie et du pouvoir communiste dans le monde.
L’élection de Benoît XVI est arrivée à une époque où était nécessaire une refondation interne de l’Eglise et de l’épiscopat mondial.
Il est évident que, en ce moment, les problèmes urgents pour l’Eglise catholique sont le renouveau de la foi et la nécessité d’une nouvelle évangélisation.
Ce n’est pas un hasard si Benoît XVI, aujourd’hui pape émérite, a lancé l’Année de la foi et de la nouvelle évangélisation.
Pour redonner vie au continent européen qui a diffusé le christianisme dans le monde depuis 2000 ans, il faut des millions de jeunes qui vivent et pratiquent leur foi catholique et en témoignent joyeusement et avec enthousiasme.
Comme dans les premiers siècles, les chrétiens doivent étonner et conquérir le monde, avec le feu de l’amour qui découle de la connaissance profonde et passionnée du Christ.
Certes, il y a beaucoup d’autres problèmes qui attendent des solutions, comme : défendre des persécutions les chrétiens présents dans de nombreuses parties du monde, consolider un dialogue avec l’Islam et les grandes religions orientales pour limiter les fondamentalismes intolérants et violents, continuer à consolider le dialogue œcuménique avec les autres confessions chrétiennes jusqu’à parvenir à une nouvelle unité, promouvoir et garantir le respect de la liberté religieuse et des droits de l’homme, continuer à proposer une économie du don, à travers la fraternité, pour dépasser l’utilitarisme spéculatif et égoïste, enseigner et faire respecter les principes non négociables qui sont la base de toute civilisation, trouver un moyen pour dialoguer paisiblement avec la Chine pour pouvoir faire reconnaître les évêques nommés par le pontife romain.
Mais aucun de ces problèmes ne pourra être affronté et résolu de manière adéquate sans une foi passionnée et si la nouvelle évangélisation n’est pas rapidement menée.
Au vu de l’histoire du pontificat, nous sommes sûrs que l’Esprit-Saint saura choisir le meilleur candidat et le plus adapté aux temps que nous vivons.
Traduction d’Hélène Ginabat