Selon Mgr Brislin, Benoît XVI a eu une influence certaine en Afrique, par son exhortation apostolique « Africae munus » dans laquelle le pape parvient à « parler aux esprits et aux cœurs des peuples africains ».
Mgr Stephen Brislin, archevêque de Le Cap et président de la Conférence épiscopale d’Afrique australe, confie au micro de Radio Vatican sa « surprise totale » en apprenant la renonciation de Benoît XVI à son ministère de Successeur de Pierre.
Il rend hommage à « son honnêteté absolue » : « son honnêteté intellectuelle, son honnêteté avec lui-même, et son honnêteté en voulant servir le bien de l’Église».
Et si cette décision « pourrait créer un précédent pour les futurs papes », toutefois il ne s’agit pas d’une « modernisation de la papauté » mais d’une « décision très pragmatique, intellectuellement honnête, noble et honorable», ajoute l’archevêque.
Dans la région de l’Afrique australe, Benoît XVI a eu une influence certaine par son exhortation apostolique post-synodale « Africae munus » (2011), rapporte Mgr Brislin : en effet, l’Eglise locale « utilise ce document comme un guide sur la façon de répondre aux besoins des personnes en Afrique australe ».
D’ailleurs, à la lumière de ce texte, la Conférence épiscopale a modifié son thème pastoral : de « la communauté au service de l’humanité », il est devenu « la communauté au service de la justice, de la réconciliation et de la paix ».
En outre, comme «Africae munus» est « le fruit du Synode pour l’Afrique », le pape parvient à « parler aux esprits et aux cœurs des peuples africains » : le document reconnaît « la vitalité, la joie, le rôle de l’Eglise, ce qui est beau et bon en Afrique ». Mais il pointe également « les difficultés et les défis de l’Afrique pour l’avenir ».
Pour Mgr Brislin, l’un des aspects les plus importants du pontificat de Benoît XVI est le « courage ». Il cite « sa volonté de répondre aux victimes d’abus sexuels et de demander pardon ; sa main tendue aux dirigeants d’autres religions et d’autres confessions chrétiennes ».
En outre, ces huit ans de pontificat ont révélé son « humilité », constate l’archevêque : « quand il était le cardinal Ratzinger, nous le voyions comme une grande figure intellectuelle. Mais il est apparu durant son pontificat qu’il était également un homme simple et humble. Et ceci a touché le cœur des gens ».
Un dernier message pour Benoît XVI ? « Juste une demande: s’il vous plaît, continuez à écrire. Nous avons besoin de votre théologie et nous avons besoin de votre pensée dans l’Eglise aujourd’hui », répond Mgr Brislin.