Benoît XVI rappelle que « le cœur de l’ordre social est la famille, dont la vie est réglée par des principes moraux intégrés dans le patrimoine naturel de valeurs qui sont immédiatement reconnaissables aussi dans le monde rural ».
C’est ce qu’écrit le pape, dans un message adressé à M. Kanayo F. Nwanze, président du Fonds international de développement agricole (IFAD), qui organise sa 36e session annuelle du Conseil des gouverneurs les 13 et 14 février 2013 à Rome, sur le thème « La force des partenariats : établir des alliances pour une agriculture familiale durable » (Cf. Documents pour le texte intégral).
La cohabitation humaine
Benoît XVI rappelle que « le cœur de l’ordre social est la famille, dont la vie est réglée par des principes moraux intégrés dans le patrimoine naturel de valeurs qui sont immédiatement reconnaissables aussi dans le monde rural ».
Ces principes, explique-t-il, « inspirent la conduite de chacun, la relation entre les conjoints et entre les générations, le sens du partage ».
Aussi le pape met en garde : « méconnaître ou négliger cette réalité équivaut à saper les fondements, non seulement de la famille, mais de la communauté rurale tout entière, avec des conséquences dont il n’est pas difficile de prévoir la gravité ».
En outre, pour Benoît XVI, « la coopération est plus efficace si elle est dirigée par les principes éthiques constitutifs de la cohabitation humaine ».
Il s’agit par exemple, de « joindre la dimension du groupe à la dimension exclusivement individuelle », ce que fait l’IFAD « jusqu’à prévoir des formes de dons et de prêts sans intérêts, choisissant souvent, comme premiers bénéficiaires, les « plus pauvres parmi les pauvres » », souligne le pape.
Le développement durable avant la seule assistance
Cette approche, inspirée par « le principe de gratuité et de la culture du don », unit « l’élimination de la pauvreté non seulement à la lutte contre la faim et à la garantie de la sécurité alimentaire, mais aussi à la création d’opportunités de travail et de structures institutionnelles et décisionnelles ».
Il s’agit en d’autres termes de « faire passer le développement durable avant la seule assistance ».
Sinon, fait observer Benoît XVI, « la participation des travailleurs ruraux aux choix qui les concernent se réduit et, en conséquence, la conviction d’être limités dans leurs propres capacités et dans leur propre dignité s’accentue en eux ».
Concrètement, « la promotion des agriculteurs, comme individus ou petits groupes », les rend « protagonistes du développement de leurs communautés et de leurs pays ».
Benoît XVI suggère à cette intention « des formes d’associations, de coopératives et de petites entreprises familiales qui soient mises en mesure de produire un revenu suffisant pour un niveau de vie décent ».
Appel à un effort de solidarité internationale
Il estime également qu’ « il est indispensable d’offrir aux agriculteurs une solide formation, une constante mise à jour et une assistance technique dans leur activité, de même qu’un appui à des initiatives associatives et coopératives capables de proposer des modèles de production efficaces ».
Cela aura pour résultat « non seulement une augmentation de la production mais un élan efficace vers des réformes agraires légitimes pour garantir la culture des terrains, quand ceux-ci ne sont pas convenablement utilisés par ceux qui en ont la propriété et qui, parfois, empêchent l’accès du paysan à la terre ».
Benoît XVI rappelle à la communauté internationale qu’« interrompre l’effort de solidarité au motif de la crise peut cacher une certaine fermeture aux nécessités d’autrui ».
Le pape encourage par ailleurs le « soutien aux communautés indigènes », qui ont un « rôle irremplaçable dans la connaissance du savoir traditionnel ».
« Votre organisation peut toujours compter sur le soutien et l’encouragement du Saint-Siège », affirme-t-il.