« L’Eglise a confiance dans les jeunes, espère en eux et dans leurs énergies, a besoin d’eux et de leur vitalité » : c’est l’affirmation de Benoît XVI, ce jeudi 7 février 2013.
Le pape a en effet reçu ce matin les participants de l’Assemblée plénière du Conseil pontifical de la culture, en cours du 6 au 9 février 2013, sur le thème : « Les cultures émergentes des jeunes » (cf. Zenit du 31 janvier 2013), en présence du président du dicastère, le cardinal Gianfranco Ravasi.
« L’Eglise a confiance dans les jeunes »
« Je veux le redire avec force : l’Eglise a confiance dans les jeunes, espère en eux et dans leurs énergies, a besoin d’eux et de leur vitalité, pour continuer à vivre avec un élan renouvelé la mission confiée par le Christ », leur a dit Benoît XVI.
Face aux « situations problématiques » du rapport entre les jeunes et la société, situations « qui touchent aussi le domaine de la foi et de l’appartenance à l’Eglise », l’Eglise entend « renouveler sa confiance dans les jeunes », a poursuivi le pape.
L’Eglise « regarde leur condition, leurs cultures, comme un point de référence essentiel et inévitable pour son action pastorale », a-t-il ajouté, citant l’appel du Concile Vatican II adressé aux jeunes : «l’Eglise vous regarde avec confiance et amour… c’est au nom de ce Dieu et de son Fils Jésus que nous vous exhortons à élargir vos coeurs selon les dimensions du monde, à entendre l’appel de vos frères, et à mettre hardiment vos énergies neuves à leur service. Luttez contre tout égoïsme. Refusez de donner libre cours aux instincts de la violence et de la haine, qui génèrent les guerres et leur triste cortège de misères. Soyez généreux, purs, respectueux, sincères. Et construisez dans l’enthousiasme un monde meilleur que celui-ci !».
Benoît XVI a donc souhaité que l’Année de la foi soit pour les jeunes générations, « une occasion précieuse de retrouver et renforcer l’amitié avec le Christ, d’où jaillira la joie et l’enthousiasme pour transformer profondément les cultures et les sociétés ».
Incertitude et fragilité
Le pape a constaté « un climat diffus d’instabilité » qui touche aussi bien « le domaine culturel », que « le domaine politique et économique » et qui a chez les jeunes « des répercussions au niveau psychologique et relationnel ».
En effet, dans le domaine culturel, « de nombreux facteurs concourent à dessiner un panorama culturel toujours plus fragmenté et en évolution continuelle et très rapide, à laquelle ne sont pas étrangers les médias sociaux, les nouveaux instruments de communication qui favorisent et parfois provoquent eux-mêmes, de rapides changements de mentalité, de moeurs, de comportement ».
En outre, le domaine politique et économique est « marqué aussi par les difficultés des jeunes à trouver un travail ».
Dans ce climat, les jeunes sont habités par « l’incertitude et la fragilité » qui les poussent souvent « à la marginalité », qui elle-même aboutit fréquemment « à des phénomènes de dépendance aux drogues, de déviance, de violence ».
Au final, les jeunes sont « presque invisibles et absents des processus historiques et culturels des sociétés », a-t-il déploré.
Phénomènes positifs et défis
En outre, dans ce contexte de société, « la sphère affective et émotive, le domaine des sentiments, comme celui de la corporéité, sont fortement influencés » et se caractérisent par « des phénomènes apparemment contradictoires, comme la spectacularisation de la vie intime et personnelle et la fermeture individualiste et narcissique sur les besoins et intérêts », a fait observer le pape.
« Même la dimension religieuse, l’expérience de foi et l’appartenance à l’Eglise sont souvent vécus dans une perspective privée et émotive ».
Mais Benoît XVI a aussi tenu à souligner les « phénomènes positifs » chez les jeunes, tels « les élans généreux et courageux de tant de jeunes volontaires qui consacrent aux frères nécessiteux leurs meilleures énergies; les expériences de foi sincère et profonde de tant de jeunes qui témoignent avec joie de leur appartenance à l’Eglise… ».
Il a évoqué « les jeunes de tant de pays du « Tiers monde », qui représentent, avec leurs cultures et avec leurs besoins, un défi pour la société de consommation globalisée, pour la culture des privilèges du monde occidental ».
Pour le pape, « les cultures juvéniles deviennent « émergentes » aussi dans le sens où elles manifestent un besoin profond, une demande d’aide ou même une « provocation », qui ne peut pas être ignorée ou négligée, tant dans la société civile que dans la communauté ecclésiale ».
En conclusion, le monde des jeunes est une « réalité plus que jamais complexe mais aussi fascinante, qui doit être comprise de façon approfondie et aimée avec un grand esprit d’empathie ».