« Pierre est l’icône de l’humanité qui cherche et trouve, et qui après avoir trouvé, suit », déclare Mgr Fisichella.
Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, le P. Alessio Geretti, directeur de l’exposition et Mme Daniela Porro, conservateur au Pôle des musées romains, présentaient ce matin, 5 février, l’exposition « le chemin de Pierre » organisée du 7 février au 1er mai 2013 au Musée national du Château Saint-Ange à Rome.
L’exposition, qui sera inaugurée demain, 6 février 2013, par le cardinal Secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone, est dédiée aux évènements liés à la foi de l’apôtre Pierre, dans le cadre de l’Année de la foi.
Les oeuvres d’art exposées proviennent de neuf pays européens, et sont datées du IV-Ve siècle jusqu’au XXe. Pour Mgr Fisichella, c’est une exposition « qui présente déjà tous les signes pour être grande et historique ».
Pierre, icône de l’humanité
Cette exposition souligne « le caractère culturel de la foi », explique-t-il, et elle entend répondre au « moment culturel actuel » caractérisé par des « contradictions » : d’une part, « un sens général de lassitude et d’indifférence qui touche aussi la foi » mais aussi « un enthousiasme excessif à l’égard du progrès scientifique et des nouvelles formes de vie » et enfin la « croissance du désir de jouir, soit de la beauté de la nature, soit des œuvres d’art ».
Mais dans tout cela, « heureusement », Mgr Fisichella constate une « recherche de quelque chose de plus important et de plus profond », l’âme étant « mue par le désir de connaître et d’admirer » : l’homme est « poussé à la recherche d’une contemplation de la beauté qui ne peut être éphémère », beauté qui se retrouve dans la culture, qui au cours des siècles suscite toujours un « émerveillement pour le génie de l’artiste », s’appuyant sur « sa foi et sa capacité interprétative ».
Cette exposition est donc organisée pour soutenir cette recherche et « donner voix à la nostalgie de Dieu », souvent latente chez l’homme.
Elle se présente, précise Mgr Fisichella, comme « un parcours dans les siècles » pour entrer dans la connaissance d’un personnage dont le mystère « a toujours provoqué l’esprit des artistes », depuis « le premier jour où Jésus de Nazareth est entré dans la vie de Simon, le fils de Jonas, en l’appelant à le suivre avec la promesse qu’il ferait de lui un pêcheur d’hommes », jusqu’au jour où « il fut capable de donner sa vie comme témoignage véridique au Christ Jésus crucifié, vivant et ressuscité ».
Pour l’archevêque, « Pierre est l’icône de l’humanité qui cherche et trouve, et qui après avoir trouvé, suit ». Et si Pierre est aussi « faible et traitre », il sait cependant « demander pardon ».
« Mu par l’amour, par une expérience unique et bouleversante, il laisse tout pour annoncer au monde le mystère de la résurrection », ajoute Mgr Fisichella, qui rend hommage à ce « vrai chemin de foi qui ne connaît pas de répit » et que les artistes « ont su saisir et exprimer avec leur génie propre ».
La provocation de l’art
Cette exposition est « un chemin pour croitre dans la foi », mais aussi une « provocation », un appel à percevoir « l’exigence de croire comme réponse à la demande de sens posée par la vie », estime l’archevêque.
En effet, « l’art véritable sait comment provoquer », ajoute-t-il, et dans ce cadre il est plus bénéfique qu’un flot de paroles qui peut parfois « forcer la main » et même « rendre le message vain ».
« Devant l’œuvre d’art, croyants et non croyants ont des réactions diverses, mais la beauté exprimée appelle les uns et les autres à l’écoute d’un message qui peut être reçu dans le silence de la contemplation », poursuit Mgr Fisichella.
L’exposition est réalisée dans « un espace ouvert », non pas confiné au religieux, « où tous peuvent accéder sans préjugés, pour le seul intérêt artistique ». Ensuite, « chacun est renvoyé à soi-même dans la responsabilité de répondre aux questions du coeur et de l’esprit ».
L’archevêque souhaite pour conclure que les visiteurs soient « attentifs à accueillir le message de ces œuvres », pour ensuite « franchir le chemin du château Saint-Ange jusqu’à Saint-Pierre, à la tombe de l’apôtre, pour rendre grâce à un témoignage si fort et incisif », qui est resté dans les siècles comme un « engagement à transmettre » pour les croyants.