La vérité n'est pas une possession mais un guide

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Editorial du P. Lombardi

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La vérité n’est pas quelque chose que l’homme possède, elle est son guide, souligne le P. Lombardi, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège.

Le P. Federico Lombardi consacre son éditorial – dans l’hebdomadaire « Octava Dies », du Centre de télévision du Vatican – aux voeux de Benoît XVI à la Curie romaine, formulés le 21 décembre dernier (cf. Zenit du 21 décembre 2012).

Le discours de fin d’année, pour le traditionnel échange de voeux de Noël avec les responsables de la Curie romaine, est toujours « l’un des plus personnels » du pape, rappelle le P. Lombardi : il s’agit d’une « réflexion sur l’année qui tire à sa fin », mais aussi d’un « approfondissement des questions que le pape considère comme les plus urgentes ».

Sur ces questions urgentes, Benoît XVI montre sa pensée « avec la clarté et le courage qui lui sont caractéristiques », estime le P. Lombardi : « c’est son devoir envers l’Eglise et l’humanité, même s’il peut susciter des résistances ou des réactions négatives ».

Cette année, rappelle-t-il, « deux thèmes ont été choisis : la famille et la complémentarité de l’homme et de la femme, ainsi que le dialogue et la proclamation de la foi ».

La vérité n’est pas une possession

S’arrêtant sur le thème du dialogue, le P. Lombardi  souligne que le chrétien doit y entrer sans crainte, « avec la confiance que la recherche de la vérité ne remettra jamais en question son identité chrétienne ».

En effet, poursuit-il « la vérité n’est pas quelque chose que nous sommes fiers de posséder, mais quelque chose qui nous appelle et nous guide », tout comme « le Christ nous accompagne par la main ».

Pour le P. Lombardi, cette recherche de la vérité « est aussi un souhait de Noël: profond, exigeant, actuel ».   

Il précise aussi une autre attitude du chrétien dans le dialogue : « en tant que porteur de la grande expérience de l’humanité interprétée à la lumière de la foi », il est « responsable des valeurs les plus précieuses et durables au-delà des solutions purement pragmatiques ».

Qu’est-ce qu’un homme ?

Le P. Lombardi reprend également le thème de la famille : contrairement aux interprétations parues dans certains médias, « le pape n’entre pas dans les débats sur la législation et sur le mariage des personnes homosexuelles », fait-il observer.

Son affirmation porte sur une dimension plus profonde, anthropologique : c’est la question « Qu’est-ce qu’un homme » qui est en jeu ici. En effet, dans la « défense de la famille » c’est « la personne humaine elle-même » qui est concernée.

Le P. Lombardi relève que Benoît XVI fait référence à un traité du grand rabbin de France, Gilles Bernheim (Cf. Zenit du 22 décembre 2012). Par cette référence, le pape « démontre que la position de l’Eglise n’est pas strictement confessionnelle », mais c’est « celle de la raison », explique-t-il.                                              

Cette voie de la raison enseigne que la dualité de l’homme et de la femme est « essentielle pour l’être humain », qu’elle est « inscrite dans la nature de la personne » et qu’elle pose « les relations fondamentales entre le père, la mère et les enfants ».

Le P. Lombardi met en garde : « affirmer que c’est la personne humaine qui détermine son identité est une étape destructrice qui ouvre la voie à des manipulations arbitraires de la nature, avec des conséquences très graves pour la dignité de l’homme ».

Les premières victimes, constate-t-il, en sont les enfants et leur dignité : ils ne sont plus considérés comme « des sujets de droits », mais comme « des objets sur lesquels d’autres personnes ont des droits ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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