Le pape Benoît XVI manifeste son pardon et gracie son ancien majordome, Paolo Gabriele, condamné, le 6 octobre dernier, par un tribunal du Vatican, à un an et demi de prison, pour avoir volé des milliers de documents confidentiels: une affaire couramment appelée « Vatileaks ». Il avait sollicité la grâce papale.
Le pape a en effet rendu visite à Paolo Gabriele ce samedi 22 décembre, à la gendarmerie du Vatican où se trouvait sa cellule, indique un communiqué de la secrétairerie d’Etat. Un geste symbolique à l’approche de Noël: l’an dernier, le 18 décembre, également en préparation à Noël, Benoît XVI était allé rendre visite aux détenus de la prison romaine de Rebibbia.
Benoît XVI a voulu « confirmer » lui-même son « pardon » à Paolo Gabriele: il lui a annoncé « personnellement » sa libération, lui disant qu’il accueillait sa demande de grâce et qu’il annulait sa condamnation.
« Il s’agit, continue la même source, d’un geste paternel à l’égard d’une personne avec laquelle le pape a eu pendant plusieurs années une proximité quotidienne ».
Le communiqué précise que « M. Gabriele a été ensuite libéré et il est rentré chez lui », au Vatican.
Mais il va devoir quitter ce domicile et trouver un autre travail, avec l’aide du Vatican, semble indiquer la fin du communiqué: « Bien qu’il ne puisse pas reprendre son travail précédent ni continuer à résider au Vatican, le Saint-Siège, se fiant à la sincérité du repentir manifesté, entend lui offrir la possibilité de reprendre avec sérénité sa vie avec sa famille ».
Après avoir été en prison au Vatican du 23 mai au 21 juillet 2012, P. Gabriele a joui de la résidence surveillée, jusqu’à son procès, en septembre. Après 4 audiences, il a été condamnné, le 6 octobre, et, renonçant à interjeter appel, il est retourné en prison le 25 octobre, la sentence devenant définitive.
Une mesure de grâce devrait toucher également l’ancien informaticien de la secrétairerie d’Etat Claudio Sciarpelletti, condamné, également dans l’affaire « Vatileaks » à quatre mois de prison avec sursis.
Mutatis mutandis, on se souvient de la visite de Jean-Paul II à la prison romaine de Rebibbia pour manifester son pardon au Turc Mehmet Ali Agça qui avait tenté de l’assassiner, place Saint-Pierre, le 13 mai 1981.
Jean-Paul II lui avait rendu visite, également dans l’atmosphère de Noël, dans le bras « G 7 », de haute sécurité de Rebibbia, le 27 décembre 1983, complétant par ce geste ses paroles imémdiates de pardon prononcées à l’hôpital Gemelli.
Le pape s’était déclaré favorable à la grâce accordée en l’An 2000 par le président italien Azeglio Ciampi: Ali Agça a alors été extradé en Turquie où il devait purger d’autres peines. Il a été libéré en 2010, après 29 ans en prison.
Mais les images que l’histoire retient reflètent avant tout le « pardon » du pape et sa visite à Rebibbia.