ROME, jeudi 9 février 2012 (ZENIT.org ) – « Pour une éducation interculturelle, l’apport des universités catholiques »: c’est le thème d’un colloque organisé à Paris, au siège de l’UNESCO, ces 9 et 10 février, par la Mission permanente d’observation du Saint-Siège auprès de l’UNESCO, en collaboration avec l’Union des établissements de l’enseignement supérieur catholique (UDESCA).
Parmi les intervenants, Mme Irina Bokova, directrice générale de l’UNESCO, et Mgr Barthelémy Adokounou, secrétaire – « Numéro 2 » – du Conseil pontifical de la culture, mais aussi le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux.
La mission permanente d’Observation du Saint-Siège auprès de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) « soutient très activement les réflexions et les actions liées à la rencontre des cultures, y compris dans leur dimension religieuse », explique Mgr Francesco Follo, Observateur permanent du Saint-Siège auprès de cet organisme international.
L’expérience de la congrégation romaine
Cette mission « attache une attention particulière à l’éducation interculturelle et à l’interculturalité », ajoute-t-il : « Dans le prolongement des efforts entrepris par l’UNESCO, le Saint-Siège souhaite continuer à travailler sur l’apport de l’éducation supérieure à l’interculturalité ».
Mgr Follo insiste aussi sur la collaboration entre différents pôles du Vatican: « La Délégation du Saint-Siège relaie l’expérience de son Ministère de l’Education, la Congrégation pour l’éducation catholique, qui gère 1 500 universités dont les cinq universités et instituts catholiques de France : Angers, Lille, Lyon, Paris, Toulouse. »
« Dans ce contexte, et dans le sillage Congrès international organisé par la Conférence Mondiale des Institutions Universitaires catholiques de Philosophie sous le patronage de l’UNESCO, de mars 2000, la Délégation du Saint-Siège et les cinq universités et instituts catholiques de France organisent ce colloque par lequel ils espèrent enrichir la réflexion et les actions de l’UNESCO, en ouvrant de nouvelles perspectives sur la prise en compte de l’interculturel dans l’éducation et la recherche », ajoute le représentant du Saint-Siège.
A côté des délégations accréditées auprès de l’UNESCO et des hauts fonctionnaires de cette Organisation, le colloque rassemble des universitaires de tous les continents, de différentes cultures et religions, des personnalités du monde politique, social, associatif, des dirigeants d’entreprises, précise Mgr Follo.
Lien organique entre religion et culture
Il souligne que le Saint-Siège est présent à l’UNESCO parce qu’en raison de sa souveraineté spécifique, mais surtout, en raison du « lien organique et constitutif qui existe entre la religion en général et le christianisme en particulier, d’une part, et la culture, d’autre part », selon les paroles de Jean-Paul II lors de sa visite historique, le 2 juin 1980, et « pour prendre part à la réflexion et à l’engagement » de l’UNESCO, comme l’a dit Benoît XVI le 2 juin 2005, à l’occasion du XXVe anniversaire de la visite de Jean-Paul II ».
« Donc, la présence d’un prêtre qui – avec un statut diplomatique – représente le « Vatican » dans cette enceinte étatique (193 Etats en sont membres) est voulue et considérée comme utile au dialogue avec le monde et pour apporter la contribution de l’Eglise à une Agence qui a été créée pour la paix, parce que, comme le dit le préambule de l’Acte Constitutif de l’UNESCO : « Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix ». »
« Dit autrement et en bref, ajoute le diplomate philosophe, le Saint-Siège est à l’UNESCO pour quatre motifs principaux. Primo pour faire entendre la voix de l’Église catholique dans les domaines de l’éducation, des sciences naturelles et sociales, de la culture et de la communication.Secundo, pour être une interface entre les États membres de l’UNESCO et le Saint-Siège qui coordonne ces mêmes domaines dans l’ensemble des organisations internationales. Tertio, pour participer au renforcement de la coopération internationale de l’UNESCO avec les membres de la « famille UNESCO » mais aussi des organismes de la société civile tels que les ONG. Et enfin, pour contribuer à bâtir une civilisation de l’amour comme souvent le Pape Jean-Paul II l’a affirmé et comme Benoît XVI l’a très fortement réitéré dans son enseignement ».
La paix en question
Mgr Francesco Follo est originaire du diocèse de Crémone, dans le Nord de l’Italie. Il est passé par l’Académie Ecclésiastique du Vatican, connue comme « l’école des nonces » et il a obtenu un doctorat en philosophie à l’Université pontificale grégorienne.
Il a travaillé comme journaliste, de 1976 à 1984, pour le magazine « Letture » du Centre San Fedele des jésuites de Milan. A partir de 1982, il a été directeur-adjoint de l’hebdomadaire « La Vita Cattolica », tout en enseignant (de 1978 à 1983), l’Anthropologie culturelle et la Philosophie à l’Université catholique du Sacré-Cœur et à l’Institut supérieur des assistants éducateurs de Milan.
Entre 1984 à 2002, il a travaillé au sein de la Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège, au Vatican, tout en enseignant l’Histoire de la Philosophie grecque à l’Athénée pontifical Regina Apostolorum de Rome (1988-1989).
Et c’est en 2002, que Mgr Francesco Follo a été nommé Observateur permanent du Saint Siège auprès de l’UNESCO et de l’Union Latine et Délégué auprès du Conseil international des Monuments et des Sites (ICOMOS).
Depuis 2004, Mgr Francesco Follo est également membre du Comité scientifique du magazine « Oasis », un magazine spécialisé dans le dialogue interculturel et interreligieux.
Il vient de publier un livre-entretien intitulé « La paix en question », aux éditions Parole et Silence (2011).
Anita Bourdin