Présent au Meeting de Rimini, le P. Pizzaballa a rappelé que les chrétiens ont vécu les « révolutions » dans ces pays avec « une grande espérance », notamment en Égypte. Mais aujourd’hui,« il y a une grande incertitude et une grande peur ». Après une « phase d’euphorie », a-t-il expliqué « où il y avait une communion d’intention, il semble que les parties plus intégristes prévalent au détriment de la minorité chrétienne ».

Il rappelle la difficulté d’évoquer ce sujet, particulièrement pour les chrétiens qui vivent au Moyen-Orient ou en Terre Sainte. « C’est un sujet qui se prête facilement à l’instrumentalisation, et si vous dites qu’il y a des problèmes entre chrétiens et musulmans, vous êtes accusé de vouloir accentuer les différences et tenir les parties à distance. Si vous dites au contraire qu’il y a collaboration, partage, vous êtes complaisant ».

Avec force, le custode de Terre Sainte rappelle qu’« il ne faut pas avoir peur ». « Il faut avoir le courage de dire les choses telles qu’elles sont, avec clarté, mais de garder aussi une attitude chrétienne de témoignage, d’ouverture, d’accueil, de chercher par tous les moyens à reconstruire le dialogue et la relation ».

« La foi nous l’enseigne », a-t-il ajouté. « Il n’y a pas d’alternative. Dans ces régions, le témoignage de notre foi est la seule chose que nous pouvons faire : transmettre notre expérience, notre témoignage qui va au-delà des langues, des cultures, des religions et qui s’est fait avec honnêteté et une conviction profonde ».