MADRID, Mercredi 17 août 2011 (ZENIT.org) – Plus de 130.000 jeunesde 137 pays sont arrivés en Espagne avant le début des Journées mondiales de la jeunesse de Madrid, pour partager la vie des jeunes Espagnols dans les diocèses. A côté des soixante-trois diocèses espagnols, deux diocèses étrangers ont accueilli des pèlerins : Bayonne et Gibraltar.
Chaque diocèse d’accueil avait son programme : activités culturelles, spirituelles et sportives…. Ainsi, lespèlerinsfrançais accueillis dans le diocèse d’Oviedo ont visité le sanctuaire de la Vierge de Covadonga. La délégation italienne devait également visiter ce sanctuaire marial et cheminer vers Saint-Jacques de Compostelle.
A Valladolid, le programme incluait bénévolat social, activités spirituelles et gastronomiques pour les pèlerins venus notamment de Tanzanie, des Philippines, de l’Inde et du Canada. Tandis qu’en Guadalajara, les jeunes, accueillis dans les familles du diocèse, ont participé à un Festival de charismes.
Les pèlerins qui venaient de pays en difficulté ont bénéficié de la gratuité. Ainsi à Ciudad Real, sont arrivés 230 Haïtiens, qui faisaient partie des deux mille pèlerins accueillis dans le diocèse de la Manche. Ils ont pu goûter aux plats typiques de la région, assister à des spectacles de danses et animations musicales.
Castille, terre de saints
Le diocèse d’Avila a proposé un programme d’une grande richesse spirituelle, autour de sainte Thérèse d’Avila : une retraite spirituelle « Enracinée et fondée en Christ ». Le 13 août, les pèlerins ont joui d’un spectacle son et lumière, projeté dans l’imposante muraille.
Le diocèse de Burgos a accueilli plus de deux mille pèlerins de18 pays avec une eucharistie solennelle en l’honneur de sainte Marie majeure, patronne de la ville. Cette messe était présidée par l’archevêque et concélébrée par six évêques - des diocèses de Montpellier, Carcassonne, Perpignan, Nîmes, Saint John y Halifax- et plus de deux cents prêtres.
« Connaître la richesse spirituelle du diocèse de Burgos à travers ses saints les plus représentatifs », tel a été l’objectif de la veillée de prière« Burgos, terre de saints », à laquelle ont participé environ trois mille personnes, pèlerins et bénévoles.
Dans l’abbaye bénédictine deSanto Domingo de Silos, les jeunes participants ont parcouru les rues jusqu’à l’entrée de la ville. Là, projeté sur l’arche de Santa Maria, un montage de son et lumière leur a permis de connaître la vie de san Rafael Arnáiz, le plus jeune saint de Burgos et patron des JMJ.
A la plaza Castilla, la veillée de prière s’est terminée par un feu d’artifice, après les témoignages sur les courageux témoins du Christ à Burgos : le frère mariste assassiné au Zaire en 1996, Servando Mayor, avec trois de ses compagnons : Julián Campo, Santino Manzano y Marta Obregón.
Le diocèse de Orihuela-Alicante a accueilli plus de mille cinq cents jeunes. De leur côtéElche, Torrevieja, Pilar de la Horadada, Alicante, Villena, Albatera y Aspe accueillaient des pèlerins venus du Chemin néocathécuménal d’Australie, de la République dominicaine et des Etats-Unis. L’évêque a présidé la messe d’envoi de deux mille jeunes le 15 août dans la cathédrale de San Nicolás de Alicante.
Séminaristes iraquiens à Cordoue
A Cordoue, le jour de la fête de l’Assomption, MgrDemetrio Fernández a présidé une célébration internationale en présence de milliers de jeunes, au stade de Fontanar de Córdoba.
« Puisses-tu dans les prochains jours, aux JMJ de Madrid, rencontrer Marie, rencontrer Jésus. Que Dieu t’accorde la grâce de croire que, avec son aide, la victoire est possible. Cette victoire que nous voyons, en ce jour, accomplie en Marie montée au ciel, corps et âme », a invoqué l’évêque dans son homélie.
Parmi les pèlerins accueillis à Cordoue figurait un groupe d’Iraquiens. L’évêque a eu un entretien avec des évêques et séminaristes du diocèse de Mossoul.
« Nous sommes en présence d’une Eglise qui est persécutée. Ils sont des témoins de la foi chrétienne », a souligné Mgr Fernández. Les 18 séminaristes du séminaire Saint Ephrem de Mossoul, accompagnés de l’archevêque syro-catholique de Yohanna Petrus Mouché et de l’évêque émérite George Casmoussa, se sont entretenus avec l’évêque au palais épiscopal.
L’archevêque de Mossoul a expliqué que, au nord de l’Irak, il y a actuellement environ 40.000 catholiques et un total de 24 prêtres, outre divers ordres religieux mixtes de rites différents mais d’obédience pontificale.
Selon les deux évêques, plus de 50% des chrétiens - depuis 2003, date de l’invasion du pays par les Etats-Unis - ont émigré à l’intérieur du pays ou à l’étranger. L’Eglise n’encourage pas cette émigration, ce sont des faits comme la guerre et le terrorisme, qui en sont la cause, ont-ils affirmé.
Le11 août est arrivé un groupe de quarante Australiens à Pedro Abad. Ils ont été accueillis à l’église de las Esclavas del Sagrado Corazón par un groupe important de fidèles et de membres du conseil municipal.
Les jeunes ont été répartis dans les familles d’accueil et dans la résidence des religieuses. Ils ont visité la ville, savouré un repas typique, suivi d’un temps de piscine, et ont terminé par la messe paroissiale en deux langues.
La paroisse de Saint-Sébastien a accueilli à Añora un groupe de Corée du Sud : visites de la ville, cours de cuisine traditionnelle espagnole, sports, eucharistie.
J’ai vu Dieu parcourir les rues de Camas
Un prêtre sévillan témoigne sur ces rencontres en diocèses et les sentiments qu’elles ont suscités en lui :
« J’ai vu les jeunes arriver avec quelques jours d’avance, et les maisons s’ouvrir dans un grand élan de générosité. J’ai vu mille problèmes et, pour tous, une solution. J’ai vu les jeunes pleurer dans le confessionnal en parlant de leur vocation, adorer dès 5 heures du soir – heure « torero » de l’enfer sévillan -, rompus et épuisés devant le Saint-Sacrement, et rayonnant de la joie de contempler le Christ devant eux. J’ai senti combien Dieu nous aime, nous aime à la première personne. J’ai vu la salle de réunion de la mairie convertie en un espace pour Dieu, la générosité des gens, tous donnant ce qu’ils avaient. J’ai vu l’indifférence de mes jeunes, ceux que je connais et ceux que je ne connais pas, ceux qui me saluent, et ceux qui passent d’un pas rapide pour ne pas saluer le curé. J’ai vu que tous s’interrogeaient, se posaient des questions, critiquaient aussi, mais personne n’était indifférent. J’ai considéré les jeunes de ma paroisse comme un don précieux d’espérance, de capacité à se donner.
J’ai vu le visage du pape, tel un signe, voler en permanence depuis des mois sur la tour (Accueille et chemine), et nous sentir ainsi aimés de Pierre.
J’ai vu ma paroisse se démener, se donner. Visages fatigués, nerveux au point que l’on se sent poussé à demander pardon pour le temps qu’ils ont travaillé. J’ai vu un oasis à Camas, en plein mois d’août, quand il n’y a plus de vie ou que la vie se cache par crainte de la chaleur.
J’ai vu le sourire et la beauté de Dieu durant toutes ces heures de don et de sacrifice, et tous ont expérimenté qu’ils ont fait, simplement, ce qu’ils devaient faire. Ils se sont sentis récompensés.
J’ai vu Dieu parcourir les rues de Camas, sans faire de mystères, en toute clarté jusqu’à la place qui, ces jours-ci, fait honneur à son nom : le triomphe. Dieu triomphe en Marie, l’éternelle jeune, et en tous ceux qui ouvrent leur cœur au Christ.
J’ai vu la communion qui régnait dans les communautés, entre les groupes qui se mettaient à servir, j’ai vu mes limites personnelles et celles de mes frères, mais simplement nous les avons aimées, en acceptant de faire ce que nous pouvons. J’ai vu la communion qui régnait entre les prêtres de différents villages, comment ils partageaient leurs expériences de prêtres de paroisse, la ‘diocésanéité’. J’ai vu l’universalité de l’Eglise, et la grandeur du ministère sacerdotal.
« J’ai vu la nuit s’emplir d’une fête chrétienne »
« Je t’ai vu, Seigneur, et une fois encore tu as confirmé ma foi. Merci pour mes frères, merci pour ces moments, continue à nous préparer à être une communauté missionnaire. Par ta parole, Seigneur, toujours par ta Parole, en ton nom nous jetterons les filets.
J’ai vu prier le chapelet comme prière totale, et les gens venir se joindre au groupe parce que cette prière était belle. Il était difficile de ne pas s’émouvoir en priant devant l’icône de la Vierge de Guadalupe.
J’ai vu la nuit s’emplir d’une fête chrétienne sans qu’il y ait besoin de recourir à quelque chose d’extraordinaire pour se divertir.
Je me suis vu surpris, moi qui ai tant vécu, qui tant de fois suis tombé et me suis relevé, je me suis vu surpris, évangélisé et rempli d’espérance. Dieu toujours nouveau !
C’est un sourire continuel que nous avons vu, le sourire aimable de Dieu qui se manifeste dans les frères, le sourire de l’Esprit Saint qui se répand.
Je vous ai vus penser, prier, garder le silence et écouter... et, au milieu de tout, la question toujours directe : et nous, que devons-nous faire ? »
Nieves San Martín