ROME, Lundi 28 février 2011 (ZENIT.org) – L’archevêque d’Alger, Mgr Ghaleb Moussa Abdalla Bader, a estimé que « la coexistence des cultures et le dialogue interreligieux » n’était « plus un choix, mais un fait accompli qui s’impose, tant dans les sociétés du Moyen-Orient que dans celles occidentales ».
Interrogé sur Radio Vatican, le prélat s’est exprimé à l’issue de la première marche de protestation qui s’est déroulée en Algérie le 26 février dernier après la révocation de l’état d’urgence le 24 février.
« Nous sommes appelés à vivre ensemble. Nous n’avons pas le choix : où l’on s’affronte ou l’on apprend à s’accepter, à se respecter, à s’aider les uns les autres », a-t-il affirmé. « Il n’y a pas d’alternative. Cela ne concerne pas seulement les pays qui ont une minorité chrétienne (…) mais c’est un fait universel qui implique l’Europe, l’Amérique ».
« Vivre ensemble », a-t-il précisé, « ne signifie pas vouloir effacer nos différences ». « Les différences restent des différences ». Mais « il est important d’apprendre à accepter que l’autre puisse penser autrement, que l’autre appartienne à une autre religion ».
« Mon devoir », en tant que chrétien, a ajouté l’archevêque d’Alger, est de dire « à tout le monde que l’homme est la créature de Dieu : l’homme chrétien, l’homme musulman, l’homme bouddhiste mais aussi l’homme non-croyant ».
Mgr Ghaleb Moussa Abdalla Bader a enfin souhaité que l’on revoie la manière de présenter l’histoire dans les manuels scolaires. « Au Moyen-Orient, tous les livres de langue, d’histoire et de littérature islamique sont des textes islamiques », a-t-il déploré avant d’évoquer le vocabulaire utilisé : « appeler les autres ‘infidèles’ n’est plus acceptable aujourd’hui », a-t-il ajouté.