L’ancien rapporteur du Synode des évêques du monde sur la Parole de Dieu, qui a eu lieu en octobre 2008, était le premier intervenant à un congrès sur « les Saintes Ecritures dans l’Eglise », organisé au palais des congrès à Madrid (Espagne) du 7 au 9 février, et auquel participaient 900 personnes.
« Ces dernières décennies sont marquées par une profonde crise qui secoue les bases de la culture européenne », a relevé le cardinal durant sa conférence.
« Une nouvelle raison d’Etat impose sa loi et cherche à reléguer au second plan les racines chrétiennes de l’Europe. Il semble qu’au nom de la laïcité, la Bible doit être relativisée, pour se dissoudre en un pluralisme religieux et disparaître comme référence culturelle de norme », a-t-il ajouté.
Cette crise, a-t-il poursuivi « pénètre aussi les murs de l’Eglise, vu qu’une certaine exégèse rationaliste s’est emparée de la Bible pour sectionner les différentes étapes et formes de sa composition humaine, éliminant les prodiges et les miracles, multipliant les hypothèses et semant, fréquemment, la confusion parmi les fidèles ».
De cette façon, a-t-il reconnu, des questions inquiétantes surgissent : « Les saintes Ecritures ne seraient-elles que des paroles d’hommes ? N’est-il pas vrai que les résultats des sciences historiques invalident le témoignage biblique et donc la crédibilité de l’Eglise ? Comment pouvons-nous continuer à croire, et qui devons-nous écouter ? ».
Le Synode des évêques de 2008, a expliqué son rapporteur, a confirmé la réponse de l’Eglise à ces questions.
Parallèlement à cette réflexion de l’Eglise universelle quant à l’urgence « d’approfondir la manière d’affronter le texte biblique », la conférence épiscopale espagnole est en train de perfectionner une version officielle de la Bible adaptée à la culture actuelle, avec toutes les garanties de la rigueur scientifique et de la communion ecclésiale, a souligné le cardinal Ouellet qui espère que toute l’Espagne bénéficiera de cette initiative et que celle-ci pourra montrer à l’Europe, aujourd’hui comme à d’autres époques, un nouveau chemin pour annoncer l’Evangile ».
Après une illustration de l’exhortation apostolique post synodale Verbum Domini où Benoît XVI rassemble les conclusions du synode et donne un nouvel élan à la nouvelle évangélisation, l’ancien primat de l’Eglise catholique au Canada a réaffirmé que l’Eglise « face au défi de la sécularisation de l’occident chrétien et de la crise d’identité du christianisme en milieux pluralistes, répond par une nouvelle annonce de la Parole vivante de Dieu en Jésus-Christ, qui invite à un nouvel acte de foi en les Saintes Ecritures ».