ROME, Lundi 7 février 2011 (ZENIT.org) – Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux a rappelé la nécessité du dialogue pour « la paix et la collaboration entre les peuples », invitant à ne pas céder à la « peur », « à la rancœur » et à « l’indifférence ».
Le cardinal français est revenu pour le mensuel italien 30 Giorni, sur sa visite en Iran, à Téhéran, en novembre dernier.
Le cardinal Tauran a évoqué la communauté catholique locale « variée, enrichie de la présence d’Européens et de beaucoup d’Africains ». « En célébrant avec eux l’Eucharistie, j’ai été ému de voir tant de marques d’affections envers le pape, expressions du désir sincère de faire partie de l’Eglise et de vivre comme des chrétiens qui donnent le bon exemple », a-t-il estimé.
Durant ce voyage en Iran, « le message qu’il me revenait d’apporter et que j’ai transmis à nos hôtes et aux autorités, a été que le dialogue nous est nécessaire, parce que le dialogue est la voie maîtresse pour la paix et la collaboration entre les peuples », a-t-il rappelé.
Le cardinal a aussi évoqué l’importance « de continuer les rencontres » parce que « cela nous apprend à nous connaître et à nous comprendre réciproquement de manière plus profonde ». Il a invité à ne « pas céder à l’instinct de peur envers l’autre », mais à « assumer, au contraire, comme si elles étaient nôtres, les aspirations au bien de l’interlocuteur ».
« Pour nous, chrétiens, particulièrement dans le contexte d’aujourd’hui, il est plus que jamais opportun de continuer notre chemin en évitant deux écueils : la rancœur et l’indifférence », a-t-il affirmé.
Dans cet article de 30 Giorni, le cardinal Tauran a aussi évoqué sa rencontre avec le président Mahmoud Ahmadinejad, à qui il a remis personnellement une missive par laquelle le pape répondait à un texte précédent que le président lui avait fait parvenir, durant le Synode pour le Moyen-Orient, par l’intermédiaire du vice-président, l’Hojjat ol-Eslam Haj Sayyed Mohammad Reza Mir Tajjadini, en visite au Vatican.
« La rencontre avec le président a été cordiale et l’accueil que les plus hautes autorités du gouvernement iranien ont réservé aux représentants du Saint-Siège a été, comme toujours, respectueux et chaleureux. Le président a reçu la lettre du pape avec satisfaction », a-t-il rapporté.
« Ce n’est pas un secret que les autorités de Téhéran, à différents niveaux, demandent souvent que le pape puisse visiter la République islamique d’Iran », a ajouté le haut prélat. « J’ai répondu à Téhéran que quand les circonstances seront mûres, le pape considèrerait sûrement l’opportunité d’un voyage en Iran, qui aura bien sûr comme objectif premier la visite et la communion avec la communauté catholique locale ».
Marine Soreau