ROME, Jeudi 24 septembre 2009 (ZENIT.org) – Bien qu’aucune loi ne le reconnaisse spécifiquement, n’importe qui peut avoir recours à l’objection de conscience, souligne Rafael Navarro Valls, professeur de droit ecclésiastique et membre de l’Académie royale de jurisprudence et de législation espagnole.
L’expert est intervenu samedi dernier aux travaux du premier Congrès des juristes catholiques, organisé les 18 et 19 septembre par l’Association catholique des propagandistes et par la Fondation universitaire Saint Paul CEU, sur le thème « Droit et Morale ».
Rafael Navarro Valls est intervenu sur le droit à l’objection de conscience partant d’un débat actuellement en cours en Espagne.
« Il a été mis dans la tête de quelqu’un au Tribunal Suprême que pour que l’objection de conscience soit efficace et nécessaire il fallait qu’il y ait une loi qui la reconnaisse expressément », a-t-il affirmé évoquant ensuite d’autres thèmes sensibles comme la nouvelle loi sur l’avortement que le gouvernement est en train de préparer et qu’il a qualifié d’ « anticonstitutionnelle ».
Pour le juriste, le projet de loi sur l’avortement du gouvernement socialiste annule le principe selon lequel la vie du nouveau-né mérite protection, décidé par le Tribunal Constitutionnel en 1985.
Navarro Valls relève que dans le projet du gouvernement l’avortement n’apparaît pas comme un conflit d’intérêt, mais comme « l’imposition d’une volonté ».
Et il ajoute que si le gouvernement essayait vraiment de défendre la volonté de la femme enceinte il faudrait que les autorités publiques offrent, en plus de la possibilité d’avorter, une série de prestations visant à aider la femme à poursuivre sa grossesse.
Avec ces aides, que l’on pourrait canaliser à travers la sécurité sociale, a-t-il dit, « le législateur montrerait que son intention n’est pas de massacrer des milliers de fœtus chaque année, mais de faire réellement la volonté de la mère ».
Concernant ce projet de loi, l’avocat de l’Etat Jesús Trillo-Figueroa a déclaré vendredi dernier au même congrès que le principe de généralité de la loi est remplacé, dans le texte, par « la loi selon laquelle ce qui compte est ce qui vous plaît ».
Un principe sur lequel risque de se bâtir, a-t-il prévenu, cette « aberration » qui consiste à dire qu’« avoir un enfant est un droit ». « Mais l’enfant saurait-il être objet de droit ? », interroge-t-il.
L’avocat a également parlé de la loi régissant le « mariage » homosexuel, et de la de jurisprudence exprimée ces dernières années par le Tribunal Constitutionnel.
Pour Jesús Trillo-Figueroa, cette dernière est « la plus inquiétante », et poursuivant sur la même ligne pourrait « vraiment changer les choses ».
La première édition du congrès des juristes catholiques a tenté de réunir ces experts pour mettre en commun leurs inquiétudes et créer des forums de débat qui favorisent la discussion, ont expliqué les organisateurs à la fin des travaux.
Parmi les conclusions de la rencontre, ont été soulignés le refus de la vision laïciste du monde actuel, qui veut reléguer la religion à la sphère du privé ; les implications sur la conception de l’être humain ; la revendication de la valeur d’une anthropologie métaphysique ; l’importance de la valeur de la famille, du mariage, de la paternité et de la maternité.