ROME, Mardi 22 septembre 2009 (ZENIT.org) – Les évêques de Hongrie ont publié une lettre intitulée : « Lettre circulaire de la Conférence épiscopale hongroise sur la sauvegarde de la foi catholique », dans laquelle ils soulignent la menace que représente pour celle-ci le débordement dans la société de certains courants.
Dans leur texte, lu dans toutes les églises catholiques de Hongrie dimanche dernier, les évêques affirment que le christianisme se sent aujourd’hui attaqué par « la résurgence d’un certain paganisme ».
« Il y a quelques années nous pensions que la sécularisation était pratiquement le seul danger, reconnaissent les évêques. La mentalité de consommation, l’idole de l’hédonisme sont toujours présents chez notre peuple, mais aujourd’hui on assiste aussi à un renforcement du néo-paganisme ».
Pendant des décennies de communisme, rappellent les évêques, les autorités « ont cherché à nous faire oublier tout ce qui pouvait confirmer notre identité hongroise et chrétienne. Ils ont cherché à créer en nous un complexe d’infériorité, nous répétant que la Hongrie a été la dernière alliée de l’Allemagne durant la seconde guerre mondiale, et que nous étions nationalistes et chauvinistes ».
Dans ce contexte, pour les évêques « il est nécessaire et légitime de réveiller une juste identité, de chercher nos vraies valeurs et d’en prendre conscience, de chercher notre héritage hongrois au plan culturel, historique et scientifique ».
Un processus qui, précisent-ils, consiste également à « affermir notre identité chrétienne, en l’élevant et en la consacrant, car la révélation du Christ s’est aussi incarnée dans notre culture hongroise. Sans la foi chrétienne notre culture millénaire hongroise n’est pas compréhensible ».
Mais cette prise de conscience, qui est un « devoir très important pour tout chrétien hongrois », « produit aussi de mauvais germes », mettent en garde les évêques.
Un de ces germes est ce soi-disant « vieux syncrétisme hongrois », qui mélange les éléments de diverses religions.
Ce phénomène est « un phénomène très dangereux car il utilise un langage religieux apparemment chrétien qui induit également en erreur les fidèles les plus pratiquants », explique la conférence épiscopale.
Mais il y a d’autres dangers, poursuit le texte, comme « l’occultisme, le spiritisme, et les différentes formes d’idolâtrie », de même que l’ « attaque à notre foi catholique que représentent certaines idées libérales extrémistes, voulant par force nous plier à une dictature du relativisme, à une vision du monde qui met en doute l’existence de la vérité même ».
« Face à tout cela, nous acceptons le projet de Dieu créateur sur l’homme, sur la famille, sur la culture et sur la nation, déclarent les évêques hongrois. Face à la mondialisation nous professons la catholicité. La vérité catholique n’est pas internationale mais supranationale. Mais pour pouvoir exister concrètement, elle doit s’incarner dans les cultures nationales ».
De même, relèvent-ils, l’Eglise peut se sentir attaquée par « cette conception du monde qui consiste souvent à dire ‘je suis religieux à ma manière’ ». « Nous ne sommes et ne restons catholiques que si notre foi est en harmonie avec la foi vivante de l’Eglise », soulignent-ils.
« Nous demandons à nos frères catholiques de faire attention à toutes ces initiatives qui induisent en erreur », concluent les évêques hongrois.